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ENVIRONNEMENT

Contre la loi Duplomb, la CGT mobilisée au Puy-en -Velay, aux côtés de la Confédération paysanne

30 juin 2025 | Mise à jour le 30 juin 2025
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Contre la loi Duplomb, la CGT mobilisée au Puy-en -Velay,  aux côtés de la Confédération paysanne

Dimanche 29 juin, au Puy-en-Velay (Haute-Loire), la CGT 43 s'est jointe à l'appel de la Confédération paysanne pour dénoncer une loi aussi toxique que brutale, qui enterine de graves reculs pour l’environnement et la santé publique. Votée sans débat démocratique à l'Assemblée, la loi Duplomb est examinée dès le 30 juin en commission mixte paritaire. Les manifestants se sont retrouvés dimanche devant la permanence de Laurent Duplomb, sénateur de la Haute-Loire.

Le 29 juin, plus de 800 manifestants ont fait entendre leur voix au Puy-en-Velay pour dire non à la loi Duplomb. La CGT était largement représentée aux côtés des paysans de la Confédération paysanne et des militants pour l'environnement. Derrière le vernis de la simplification administrative, ce texte entérine de graves reculs pour l'environnement et la santé publique : retour des néonicotinoïdes mortels pour les pollinisateurs, soutien aux méga-bassines malgré la crise de l'eau, affaiblissement de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses),  au profit des lobbies agrochimiques. « La CGT 43 dénonce une loi qui continue de dégrader la santé des paysans et des salariés agricoles qui sont victimes d'une recrudescence de cancers liés à l'utilisation de pesticides, souligne Gautier Cordeau, membre de l’union départementale CGT 43 et fonctionnaire du ministère de l’Environnement. Cette loi, c'est aussi celle de l'accaparement par une poignée de gros agriculteurs de l'eau qui est un bien commun en raréfaction. »

« La défense du vivant ne doit pas céder face aux logiques productivistes » Gautier Cordeau, Union départementale CGT de Haute-Loire.

Plus d’une quinzaine de véhicules de CRS étaient garés sous les platanes devant la préfecture du Puy-en-Velay.  Beaucoup des manifestants venus des quatre coins de la région avaient respecté le dress code de rigueur jaune et noir,  les couleurs de la Confédération paysanne mais aussi des abeilles. La cohorte s’est déplacée sur les quelques mètres qui séparent la place du Breuil de la permanence du sénateur de Haute-Loire. Laurent Duplomb, sénateur LR de Haute-Loire et agriculteur, mène une croisade contre les normes environnementales. À la tête d'une exploitation laitière à Saint-Paulien, ex président des Jeunes Agriculteurs et de la chambre d'agriculture de Haute-Loire sous l'étiquette FDSEA, il défend les pesticides au nom du « bon sens paysan ». Ex président régional du groupe laitier Sodiaal et membre du conseil de surveillance de la marque Candia, il incarne les intérêts de l'agrobusiness et la droitisation du Sénat rural. « Cette loi s'attaque aussi au rôle des agents publics chargés de faire respecter les normes environnementales. La CGT 43 s'oppose à la remise en cause des contrôles, des expertises et des missions de terrain des agents publics […] chargés de faire respecter les règles environnementales et sanitaires »,  précise Gautier Cordeau.

Les scientifiques, les apiculteurs, les médecins, les citoyens ont alerté. Le gouvernement a balayé leurs inquiétudes. « En ignorant les causes structurelles de la crise agricole, cette loi favorise les intérêts de l'agro-industrie et l'accaparement de l'eau par les gros producteurs, dénonce  Marie-Lise Brice, porte-parole de la Confédération paysanne de Haute-Loire. Alors que nous avons besoin d’une loi ambitieuse, et de sécuriser nos revenus, nous contemplons incrédules la FNSEA, les Jeunes agriculteurs et la Coordination rurale apporter leur soutien à une loi contre la santé, contre la science, contre l'intérêt général. Une loi qui serait adoptée dans le catimini d'une commission contre la démocratie parlementaire et populaire ! »

Gautier Cordeau déplore aussi la remise en cause des missions de contrôle des agents publics chargés de faire respecter les règles environnementales : « Comme pour le droit du travail, la défense du vivant ne doit pas céder face aux logiques productivistes.»