12 septembre 2024 | Mise à jour le 12 septembre 2024
Lilian Dejean tentait d'empêcher pacifiquement la fuite d'un chauffard auteur d'un accident grave dans le centre-ville de Grenoble. Ce dernier, un multirécidiviste, lui a tiré dessus à plusieurs reprises
La douleur est insoutenable, la colère immense… La mort, dimanche matin tôt durant son service, de Lilian Dejean, 49 ans, employé municipal de la ville de Grenoble, plonge ses collègues et proches dans un deuil effroyable. Lilian a succombé à ses blessures après avoir reçu des balles au thorax tirées avec une arme de poing par un chauffard qui venait de provoquer un accident grave et dont il a tenté d'empêcher la fuite, sur le boulevard Jean-Pain dans le centre-ville. Lillian était père d'une fille d'une vingtaine d'année et d'un garçon de 8 ans.
Les travailleurs de première ligne de plus en plus exposés
La CGT se joint à la tristesse de ses proches, collègues de travail et camarades de luttes. « Dévasté.e.s, horrifié.e.s, sidéré.e.s… Les mots n'existent pas pour exprimer nos émotions face à l'horreur et à la lâcheté des circonstances du décès de notre camarade et ami Lilian. Ils n'existent pas non plus pour décrire notre peine ni celle que nous éprouvons pour sa famille et ses ami.e.s. Lilian restera à jamais un être d'une grande beauté, pétri d'humanisme, de tolérance, d'empathie, d'amour et d'une insatiable soif de vie et de justice malgré les obstacles », a réagi l’union départementale CGT de l’Isère dans un communiqué. L’organisation condamne « fermement la lâcheté du tireur qui a, de plus, pris la fuite » et constate que le drame « s'insère dans un climat de plus en plus délétère pour les travailleurs et travailleuses de première ligne qui sont confrontés à la violence dans leur quotidien, cela qu'ils soient agents du public ou du privé ».
Hommage devant l’hôtel de ville
Les collègues et amis Lilian Dejean ont décidé d’ouvrir une cagnotte pour aider sa famille. Ils lui ont rendu hommage, en présence d’Eric Piolle, maire de Grenoble, devant l’Hôtel de ville, lundi dans la matinée, vêtus de leurs tenue orange de travail. «Chaque mort au travail est inacceptable et celle-ci encore plus, a déclaré Maxime Grand, son collègue également militant. Lilian était un collègue et un syndicaliste fédérateur assurant de nombreux mandats syndicaux, Lilian on t’aime. »