Lieu de naissance des parents : la question qui fâche
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En Hongrie, 200 000 personnes ont défilé le samedi 28 juin dans les rues de Budapest à l’occasion de la Pride, alors qu’elle avait été interdite par le premier ministre Victor Orban. A Paris, le même jour, 500 000 personnes ont défilé du Louvre jusqu’à Nation, à l’occasion d’une Marche des fiertés 2025 « contre l’internationale réactionnaire ». Et si personne ne l’avait interdite, le camp réactionnaire a quand même multiplié les bâtons dans les roues des chars de la marche. Les Républicains ont d’abord allègrement alimenté une polémique autour de l’affiche de la marche, pourtant adoptée par l’ensemble des associations qui l’organisaient, parce qu’un des personnages représentés portait un pin’s symbolisant le drapeau palestinien. Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile de France, dont la majorité compte quelques illustres militants de la manif pour tous, a interprété le dessin comme figurant « le cadavre d’un homme blanc pendu par sa cravate », fustigeant une « incitation à la violence ». Et en a profité pour supprimer la subvention de 25 000 euros destinée à la Pride 2025, mais aussi celle de 2023 qui n’avait pas encore été versée à l’inter-LGBT.
La belle réussite de la marche avait donc une saveur de revanche. Des centaines de drapeaux arc-en-ciel, piquaient le long ruban humain qui défilait le long de la Seine… menant jusqu’au point fixe tenu par l’Union CGT de la Région Ile-de-France. Sous le barnum, une joyeuse bande de syndicalistes du Louvre, réunis juste devant leur musée. La section semble avoir investi beaucoup d’énergie dans la préparation de la manifestation, en rédigeant un « quatre pages » de formation très riche, et une heure mensuelle d’information syndicale dédiée. « La CGT a toute sa place dans les mouvements pour l’égalité des droits. C’est un enjeu en tant que travailleurs- même si nous n’avons pas accès aux bilans uniques qui permettraient de les mesurer, nos représentants syndicaux sentent une augmentation des signalements des comportements homophobes et sexistes. Et si nous agissons au niveau individuel en défendant les victimes de ces discriminations, nous savons qu’il s’agit d’un problème systémique, et luttons à un niveau plus global pour nous défaire des structures de domination et des normes de genre hétéro-patriarcales », argumente Julia, 31 ans, syndiquée depuis les dernières législatives, et pour qui c’est la toute première Pride.
A ses côtés, Franck et Arnaud, militants au centre d’action sociale de la mairie de Paris, portent eux aussi haut les couleurs arc-en-ciel. « Deux de nos camarades cuistots ont entamé une transition. Ces débats agitent nos sections, et nous en sommes venus à proposer cette année un projet de droit au congé hormonal, qui prendrait en compte à la fois le congé menstruel, des autorisations d’absence pour les collègues qui transitionnent, et des congés pour les personnes qui souffrent au moment de la ménopause ou de l’andropause », explique Franck. Longtemps après le début du défilé, le camion de l’intersyndicale s’engouffre sur le boulevard. Le sujet permet de rassembler l’Unsa, la FAGE, la CFDT, la CGT et Solidaires derrière une même bannière. Derrière les baffles, on retrouve aussi bien Jean, retraité cheminot de 61 ans, les pommettes couvertes de paillettes roses, là tout simplement pour se battre contre toutes les injustices, qu’Elisabeth Ornago, secrétaire générale de l’Union départementale CGT des Hauts-de-Seine. « On veut montrer aussi que le syndicat est un outil pour accompagner toutes les personnes qui souffrent de discrimination au travail. On est là pour marcher contre les discriminations, à l’heure où l’extrême droite fait des offensives contre les minorités une priorité. En Ile-de-France, les organisations féministes voient par exemple leurs subventions sérieusement réduites. On veut montrer qu’on ne laissera pas faire », affirme la syndicaliste.
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