19 décembre 2025 | Mise à jour le 19 décembre 2025
Le 18 décembre 2025 a eu lieu la Journée internationale des migrantes et migrants. L'occasion pour la CGT de poursuivre sa lutte contre le durcissement des conditions d'accès aux papiers, et pour demander le retrait des circulaires jugées fascisantes de l’ancien ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui durcissent les conditions de régularisation et l’accès à la nationalité française.
À Paris, le rassemblement débute place de la République où de nombreux syndicats et associations militantes (CGT, Sud, Les soulèvements de la terre, Coordination des sans-papiers 75, Le poing levée, etc) sont présents autour de stands. Des drapeaux sont brandis de toutes parts et les chants se multiplient à l'approche de la manifestation prévue à 18 heures.
Les revendications sont claires : « Nous sommes tous ensemble et nous allons nous battre ensemble jusqu''au bout. Nous demandons la régularisation globale de tous les travailleurs et travailleuses, la régularisation des jeunes mineurs et le retour de l'aide médicale d'État », scande Myriama, de la Coordination sans-papiers 75.
« Depuis 2024, avec la loi immigration portée par Gérald Darmanin, et en 2025 avec la mise en place de la circulaire Retailleau, l'accès au renouvellement des cartes de séjour s'est durci. À la CGT, nous considérons que sans titre de séjour, ce sont des travailleurs sans droits, et c'est cela qu'il faut combattre », explique Gérard Ré, membre du bureau confédéral de la CGT.
La lutte est commune
Le collectif Marche des solidarités avait appelé ce jeudi à une journée de grève sous le mot d'ordre « journée sans nous », afin de marquer l'importance des travailleurs sans papiers. Une démarche à laquelle la CGT ne s'est pas ralliée, même si les revendications restent les mêmes. « C'est une question stratégique. Une journée de grève qui ne s’inscrit pas dans la durée peut mettre en difficulté les travailleurs sans-papiers en situation de fragilité », confie Gérard Ré. « Les modalités sont différentes, mais la lutte est commune. »
De nombreux militants de la CGT se sont mobilisés en nombre tout au long de la journée. Et lors du rassemblement, syndicats, associations et travailleurs de tous horizons ont donné à voir une unité qui donne de la force à la lutte. Nayan, représentant du collectif Solidarité Asie France, témoigne : « Si nous arrêtons, tout s'arrête. C'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui. Si les étrangers ne sont pas là, l'économie française s'effondre. »
Un combat qui se poursuit
« C'est nous les ouvriers et les ouvrières. C'est nous qui travaillons matin, midi et soir. Aucun député, aucun ministre ne peut faire le ménage chez lui ou dans son bureau », ajoute Myriama. Face à ces injustices de traitement, la Journée internationale des migrantes et migrants était aussi l'occasion de remettre en lumière les discriminations subies au quotidien.
« Si tu sors et que la police te contrôle, tu peux tomber sous le coup d’une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français). 96 % des OQTF n'ont rien à voir avec la délinquance. Nous travaillons, nous sommes la France qui se lève tôt. Les droits à la régularisation sont piétinés, et le système profite des sans-papiers. La circulaire Retailleau est fasciste, raciste et discriminatoire », raconte Amara, membre du collectif sans-papiers de Montreuil.
Nayan conclut en apportant une note d'espoir : « Nous sommes témoins d'injustices, mais aussi de la force, du courage et de la résilience des personnes migrantes. » Des luttes à poursuivre, qui prennent la forme d'un combat global contre des politiques d'État jugées discriminatoires et héritées d'une logique coloniale.
Une grande conférence sur la lutte et les droits des travailleurs migrants aura lieu le 15 janvier 2026 à la Bourse nationale du travail de Montreuil, afin de poursuivre l'action antiraciste et l'accompagnement menés par la CGT auprès des migrantes et migrants.
Emil Dromery