À l'occasion de la journée internationale des femmes, ce 8 mars, un collectif rassemblant la CGT, FSU et Solidaire – du côté syndicats – et de nombreuses associations féministes et de jeunesses appelle à un débrayage dès 15 h 40.
L'heure n'est pas choisie par hasard. Avec des salaires en moyenne 26 % inférieurs à ceux de ses collègues de sexe masculin, une femme commençant sa journée de travail à 9 h 00 travaille, pour ainsi dire, gratuitement le reste de la journée.
Les causes de cet écart sont multiples. Entre les discriminations à l'embauche ou dans l'attribution de la part variable de la rémunération, les temps partiels imposés ou la dévalorisation des métiers à prédominance féminine, la facture s'accumule sur le dos des femmes. Pire, l'écart se creuse encore à l'âge de la retraite puisqu'une retraitée ne touchera en moyenne que 60 % de la pension d'un retraité.
Les femmes subissent également plus durement les politiques d'austérité de ces dernières années. Dans le monde, seule la moitié des femmes en âge de travailler occupent un emploi alors que ce chiffre atteint 76 % pour les hommes.
Pour lutter contre ces discriminations, l'ONU a dédié l'édition 2017 de la journée internationale des femmes à leur combat dans l'entreprise. Autour du thème « Les femmes dans un monde du travail en évolution : pour un monde 50-50 en 2030 », des manifestations sont organisées partout dans le monde pour mettre fin à ces inégalités.
Mais 2030 est encore loin. En France, 20 revendications ont été lancées par le collectif syndical et associatif. Parmi ces revendications figurent de nombreuses exigences autour du monde du travail : que les entreprises discriminatrices soient réellement sanctionnées – seules 0,1 % des 59 % des entreprises de plus de 50 salarié·e·s n'ont ni accord d'entreprise ni plan d'action couvrant la question de l'égalité professionnelle –, la limitation stricte du travail le soir, de nuit et le week-end – qui a doublé pour les femmes depuis les années 90 – ou encore la fin des temps partiels de moins de 24 heures par semaines et la réduction du temps de travail à 32 heures hebdomadaires.
Mais le combat des femmes ne se fait pas uniquement sur le front de l'égalité professionnelle. De nombreux pays ont vu, en 2016, se produire des attaques contre les droits des femmes dans la société. Entre les tentatives d'interdire l'accès à l'IVG en Pologne — pays pourtant membre de l'Union européenne —, les nombreux féminicides en Argentine, au Chili et en Uruguay, la décriminalisation partielle des violences domestiques en Russie ou encore l'accession d'un candidat ouvertement phallocrate à la Maison-Blanche, partout dans le monde, les femmes doivent également se battre contre les violences sexuelles et les atteintes au droit de disposer de leur propre corps.
En réaction à toutes ces attaques, les Américaines, rejointes par des milliers de manifestants et manifestantes à Paris, Londres et de par le monde, ont organisé la plus grande manifestation de l'histoire des États-Unis. Moins de deux mois plus tard, le 8 mars 2017 pourrait marquer une nouvelle fois les consciences avec des appels à débrayer et à manifester partout en France.
L'appel de la CGT à la grève à partir de 15 h 40.