Au musée d'histoire vivante de Montreuil, la mémoire ouvrière à l’honneur
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Le bâtiment est à la hauteur de l’événement. Tout de briques rouges, l’ancien lieu de conditionnement de la laine, réhabilité à l'occasion de Lille 2004, Capitale européenne de la culture, la Condition publique à Roubaix (Nord) ne manque pas d’espace. Outre une halle de 1500 m2, l’édifice comprend une cour et un toit terrasse. Parfait pour exposer les œuvres souvent gigantesques des pionniers du street art. Le mouvement, né dans les années 1970-1980, se déploie ici dans toute sa diversité avec bien souvent des messages politiques en arrière fond. Ainsi, Obey (Shepard Fairey) nous scotche avec une fresque monumentale dédiée à la paix où Angela Davis fait face à une combattante vietnamienne mais aussi avec des portraits de splendeurs voilées, où le noir et le rouge dominent. Un peu plus loin, les couleurs de C215 pètent en nous livrant les portraits de tirailleurs sénégalais sur une monumentale boîte aux lettres jaune.
Les artistes savent varier les supports pour s’exprimer tels JonOne qui compose un tableau multicolore de toute beauté où se glissent des mots percutants – “slave” (“esclave”), “master” (“maître”) – et des déclarations coquines. Dans une courette, son installation nous interpelle encore – et fait fureur auprès des gamins : renversée sur un écriteau “Fuck your wall” (en gros : “Nique ton mur”, slogan en vogue contre Donald Trump), une petite voiture taggée d’où s’échappe de la musique. On tombe encore en arrêt devant les toiles abstraites de Futura qui nous évoquent Chagall ou Kandinsky. Même chose avec le “Space X” de Psyckose. Ils sont vraiment très forts les street artistes, rayonnant là où on ne les attend pas forcément.
Et puis, on aime aussi leurs clins d’oeil comme ceux de Jef Aérosol qui détourne un Clint Eastwood assis dégainant son flingue d’où s’échappent des papillons. Ne manquez surtout pas sa fresque sur le toit terrasse : y trône le regretté Chuck Berry en pleine action, entouré d’une multitude de musiciens et de gosses. Génial ! N’hésitez pas non plus à arpenter les rues autour de la Condition publique, des bijoux vous y attendent comme celui du calligraphe marocain Tarek Benaoum. On ressort de cette gigantesque expo enchanté par tant de créativité. Preuve que le street art représente le mouvement artistique le plus important et le plus populaire de notre époque.
Street génération(s), 40 ans d’art urbain,
à la Condition publique jusqu’au 9 juillet.
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