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Mai-juin 68

Les enjeux syndicaux de mai 68

7 mai 2018 | Mise à jour le 7 mai 2018
Par | Photo(s) : Gerald Bloncourt/Rue des Archives
Les enjeux syndicaux de mai 68

Manifestation le 29 mai 1968, à Paris, pour la sécurité sociale et l’union des forces démocratiques

Démocratie, unité syndicale, relations au politique… les questions qui se posent en 1968 au mouvement syndical résonnent toujours aujourd'hui.

Plusieurs semaines de grèves ne relèvent pas de la promenade de santé. Ni pour les travailleurs, ni pour les organisations syndicales, tant dans l'entreprise qu'au niveau national. Parmi les questions débattues, en particulier à la CGT, celle du rôle des militants et de la confédération dans le mouvement et, partant, de la démocratie syndicale et ouvrière. Autres questions : le durcissement du rapport de force face à un patronat intransigeant et à un pouvoir hostile, l'unité syndicale et les convergences avec d'autres catégories mobilisées, comme les étudiants. Autant de réflexions qui, dans un contexte différent, font écho à des préoccupations toujours d'actualité.

Le choix de la démocratie

Dans la plupart des cas, la grève est décidée lors d'assemblées générales dans les entreprises. Pour la CGT, il s'agit de l'« étendre par le bas ». Concrètement, les confédérations ne prononcent ni mot d'ordre « de grève générale » ni de « reprise ». Pour la confédération, la démocratie doit primer dans chaque entreprise : c'est aux travailleurs de décider librement de leurs revendications et des formes de leurs actions. La CGT propose ainsi l'élection de comités de grève, dont les membres seraient responsables de leurs actes directement devant les salariés. Ce qui ne signifie ni neutralité des militants ni, dira le CCN, « qu'il faille attendre que les travailleurs interviennent auprès de leurs responsables syndicaux pour arrêter le travail ». Ceux-ci sont, au contraire, appelés à « montrer le chemin », à « être attentifs à l'évolution de la combativité des travailleurs », à informer, à avancer des propositions…

Cette attitude vaut après le constat de Grenelle. Benoît Frachon et Georges Séguy, qui le présentent aux travailleurs de Renault, se réjouissent de la façon dont ceux-ci, massivement, applaudissent les acquis et sifflent les manques. Ces acquis représentent aussi une base substantielle pour des négociations complémentaires dans les branches et les entreprises. De fait, les grèves se poursuivent et plusieurs négociations permettent d'obtenir, outre des évolutions salariales, d'autres façons d'organiser le travail…

Certaines fédérations jouent, en outre, un rôle particulier durant tout le mouvement, comme le rappelle Georges Séguy dans son livre témoignage « Le mai » de la CGT (voir la bibliographie parue dans la magazines, pages 44 et 45). C'est le cas de la fédération du livre qui assurera la parution de la presse mais en exigeant que chaque titre respecte « l'objectivité de l'information ». Ainsi, des journaux annonçant en Une, à tort, la reprise du travail en pleine mobilisation (ce que l'on appellerait aujourd'hui des « fake news »), ne paraissent pas. La fédération du commerce, elle, se charge d'assurer l'alimentation des collectivités (hôpitaux, maternités, asiles, prisons…) et des grévistes, en lien avec les UL et les UD, souvent avec l'aide de paysans ou d'agents communaux, voire de commerçants…

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Numéro spécial de la NVOComprendre 1968 – Agir en 2018
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