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TUNISIE

Victoire des agents du service public tunisien

24 octobre 2018 | Mise à jour le 24 octobre 2018
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Sous la menace d'une grève générale le 24 octobre, le gouvernement tunisien a fini par accepter les augmentions salariales réclamées par l'UGTT et renonce aux privatisations annoncées. Mais le bras de fer se poursuit avec les institutions financières internationales.

C'est une vraie victoire pour l'Union générale tunisienne du travail (UGTT). Lundi 22 octobre, la centrale syndicale a en effet signé avec le gouvernement tunisien un accord sur des augmentations salariales dans le secteur public, après celles obtenues dans le privé. Toutes les catégories sont concernées, et les augmentations de 205 à 270 dinars (soit de 63 à 83 euros mensuels) s'étireront sur trois ans, jusqu'en 2020.

Pas de privatisations

L'UGTT a aussi obtenu que le gouvernement renonce à la privatisation qu'il envisageait de certains services publics, selon l'accord conclu par avec le chef du gouvernement, Youssef Chahed. Pour le syndicat, dont le rôle a été décisif dans la chute du régime de Ben Ali, les privatisations exigées par les institutions financières internationales n'auraient en effet abouti qu'à l'affaiblissement de ce secteur et, partant, de l'État.

En septembre, l'UGTT  avait appelé à la grève générale le 24 octobre dans les services publics, du fait de « l'absence de sérieux de la délégation gouvernementale », lors des négociations salariales, en dépit de la détérioration du pouvoir d'achat des travailleurs. Pour l'organisation syndicale, il n'est pas question que les travailleurs portent seuls le poids des difficultés économiques du pays.

A l'issue de ce succès, le 24, la grève n'a donc pas eu lieu.  « Nous avons décidé d’annuler la grève du 24 octobre », s'est félicité Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’UGTT : « Cela contribuera à créer un climat social stable. »

Pressions internationales

Le FMI, la banque mondiale, l'Union européenne et la Banque africaine de développement (BAD) continuent cependant d'exercer des pressions sur la Tunisie pour l'engager dans un programme d'austérité et de privatisation.

Les 21 et 22 octobre, Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères français, se rendait à Tunis, avant la visite annoncée de Jean-Claude Juncker, pour la Commission européenne, le 25. En jeu notamment, le contenu d'un accord économique entre le pays et l'UE, qui risque de s'avérer totalement déséquilibré.

« Nous refusons tout accord avec l'UE dans des pièces fermées. Ce genre d'accord est une véritable catastrophe pour l'économie nationale. Nous refusons de transformer notre pays en un simple casino touristique», a déclaré le dirigeant syndical. Le bras de fer est donc loin de se finir.