Réalisée en février dans le sillage de l'affaire de cyberharcèlement de la « Ligue du LOL », cette enquête a été initiée par les collectifs NousToutes, Prenons la Une et Paye Ton Journal. Leur objectif était de mesurer l'ampleur des actes sexistes et sexuels au travail dans l'univers des médias, au sein des rédactions ainsi qu'au sein des écoles de journalisme.
Sur les 1837 interrogés — dont 270 étudiants en journalisme — répartis dans de 270 rédactions, tous médias confondus (radio, télé, presse écrite), 1500 personnes ont déclaré avoir subi ou avoir été témoin d'au moins un acte sexiste ou sexuel au travail. Parmi ces témoignages, 199 personnes ont déclaré avoir été victimes d'agressions sexuelles au travail. Sans surprise, 188 de ces victimes sont des femmes. Deux cas de viol ont également été rapportés.
Dans le détail, cette enquête révèle que 67 % des interrogés déclarent avoir subi des propos sexistes de type « Elle n'a pas les épaules pour ce job » ou « C'est une femme », tandis que 49 % rapportent des propos à caractère sexuels du type « Ta jupe ou ton pantalon te fait un beau cul » ou « Je vais programmer ton papier demain à 7 heures, comme ça je pourrai me pignoler dans mon lit en t'écoutant ». Quant aux agressions sexuelles (notamment des attouchements), elles représentent 13 % des violences rapportées par les répondants.