Casse de l’emploi : une situation alarmante
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En matière de politique industrielle, le monde d’après s’avère tout à fait semblable à celui d’avant. En témoigne le télescopage des annonces du plan de 8 milliards d’euros pour l’automobile, la confirmation de la fermeture de 4 sites du groupe Renault et la suppression de 4600 postes qui ne prennent pas en compte les intérimaires, les prestataires et l’impact sur les sous-traitants. Pas plus que lorsqu’il vole au secours d’Air France KLM à coups de milliards d’euros le gouvernement n’exige de Renault des garanties sur l'emploi et le maintien des activités. Une nouvelle fois, la filière automobile se voit soutenue par des fonds publics sans qu’on semble avoir tiré les enseignements des crises précédentes et des plans d’aide précédents. A force de délocalisations, d’externalisation, ce sont quelque 120 000 emplois dans l’automobile qui ont été supprimés en France dont 25 000 pour Renault en quinze ans. Durant cette période, Renault a délocalisé la Mégane, la Twingo, la Clio et aussi externalisé une part importante de l'ingénierie. Avec « la fermeture des Fonderies de Bretagne, de Choisy, de Dieppe et, à plus long terme, de Flins, une nouvelle cure d'amaigrissement de l'ingénierie devrait se confirmer, c'est Renault qui est amené à disparaître de la carte automobile française et mondiale » , alerte la coordination CGT de Renault.
« La stratégie actuelle est assez suicidaire pour Renault (…) On est face à une direction qui présente des réductions « de coûts « sans aucune autre stratégie ferme, volontaire, pour avoir une gamme élargie « de véhicules « correspondant aux besoins des populations et aux enjeux environnementaux« , a critiqué Fabien Gâche, délégué syndical central CGT lors d’une conférence de presse en visioconférence. Renault serait ainsi voué à « la conception et à la fabrication de produits à forte création de valeur ». Peu de volumes, donc, mais d’un très gros rapport. « On est dans la poursuite de ce qu’on connaît malheureusement chez Renault depuis une quinzaine d’années, c’est-à-dire une stratégie qui ne vise, pour la France, que des véhicules à forte marge, en petits volumes, qui à terme risque de remettre en question la marque Renault elle-même« , s’est inquiété Fabien Gâche. Le schéma industriel avalisé par Bercy et Matignon, c’est un constructeur français qui ne fabriquerait plus que la Zoé électrique et sa remplaçante produite à Douai et vendue pas moins de 40 000 € et un SUV vendu pas moins de 70 000 €. Quant au volet des aides gouvernementales à l’achat de véhicules électriques ou hybrides, on peut douter de leur efficacité. Car même avec une réduction de 7000 euros, l’achat d’une Zoé, petite citadine, revient encore à 23000 euros, ce qui est hors de portée des budgets modestes. La mesure apparaît donc dérisoire et elle masque, à la fois, la perpétuation des stratégies précédentes et un manque évident de politique industrielle innovante. A l’inverse, par exemple, la CGT Renault revendique la création d’une filière française de batteries incluant le recyclage. Elle préconise également d’utiliser les chaînes de montage pour démonter et recycler les véhicules en fin de vie. La CGT a aussi construit, avec les ingénieurs de Renault, la proposition de la production d’un petit véhicule électrique populaire, à 10 000 € dédié aux usages quotidiens.
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