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Grande-Bretagne

Un tiers des universités en grève sur les retraites, salaires et conditions de travail

1 décembre 2021 | Mise à jour le 2 décembre 2021
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Retraites, salaires, conditions de travail… Les salariés britanniques de l'enseignement supérieur sont dans la rue. Face à des interlocuteurs sourds à leurs revendications, le mouvement pourrait encore prendre de l'ampleur.
« Si les responsables universitaires nourrissaient quelques doutes sur la détermination des personnels, le nombre de grévistes aujourd'hui montre qu'ils se sont sérieusement trompés ! » Jo Grady, la secrétaire générale de l'UCU, principal syndicat des salariés de l'enseignement supérieur outre-Manche, ne peut pas mieux dire. C'est en effet 58 universités d'Angleterre, d'Écosse, d'Irlande du Nord, soit plus d'un tiers de ces établissements qui, à l'unanimité, ont décidé d'un mouvement de grève à partir du mercredi 1er décembre. Pour trois jours.
« Défense du système éducatif » ; « Non à la réforme des pensions de retraite » ; « Non aux surcharges du travail » ; « Des salaires décents »… La mobilisation est à la hauteur des griefs, nombreux, d'un staff regroupant universitaires, mais également chercheurs, lecteurs, bibliothécaires, assistants et autres. Elle est notamment attisée par une « réforme » du système des pensions de retraite proposée par les gestionnaires privés de ces fonds en août dernier. Laquelle aboutirait tout simplement à une perte de revenus estimée entre 18 et 41 %, selon différentes projections et modélisations aussi bien syndicales qu'administratives, l'UCU évaluant celle-ci à 35 %. Difficile à accepter quel qu'en soit le chiffre.

Une système à la limite de la rupture

D'autant que, entre pandémie liée à la propagation de la Covid-19, particulièrement virulente en Grande-Bretagne, et austérité budgétaire, le système éducatif britannique est aujourd'hui « à la limite de la rupture », précise l'organisation syndicale. «La rémunération du personnel a chuté de 20% après douzeans d'inflation et un tiers du personnel académique se retrouve avec des contrats précaires», déplore-t-elle par ailleurs. Avant de dénoncer, également, « un écart salarial de 15 % entre hommes et femmes » et de s'inquièter « de signes probables de dépression chez plus de la moitié des salariés », en raison de leurs horaires de travail.
Une bataille pour une meilleure considération, de meilleures conditions de travail du personnel, largement soutenue, sur les campus, par un syndicat national des étudiants rappelant fort justement que « l'apprentissage des étudiants est tributaire des conditions dans lesquelles l'enseignement est donné et que de nombreux étudiants de troisième cycle se retrouvent également sous contrat d'enseignement précaire ».

Vers une possible généralisation du mouvement

Reste que, pour l'instant, les revendications des grévistes ne rencontrent aucune oreille attentive auprès des responsables des universités et des gestionnaires de leur retraite. Attention, prévient cependant Jo Grady : « Ce n'est que le début. Si les responsables ne se réveillent pas, ils pourraient se retrouver face à une généralisation et un durcissement de nos actions l'an prochain. » Et ce n'est pas là un vain mot. Pas moins de 42 autres universités seront à leur tour invitées à se prononcer sur leur éventuel soutien, ou pas, à ce mouvement, entre les 6 décembre et 14 janvier prochains. Wait and see.