Les chiffres du rapport d'OXFAM qui vient d'être publié sont indécents pour plusieurs raisons.
D'abord, à cause de l'ampleur du phénomène : 236 milliards d'euros, c'est 6 milliards de plus que le montant du plan de sauvetage que l'Europe avait débloqué pour sauver la Grèce – un pays européen entier – en 2012.
Ensuite, parce que cette accumulation historique de richesse profite à une poignée d'happy few. Selon les données Forbes, la France compte actuellement 43 milliardaires. Et plus on monte dans la stratosphère et plus la courbe de l'enrichissement s'envole : à elles seules, les 5 premières fortunes de France – celles de Bernard Arnault (LVMH), Françoise-Meyers Bettencourt (L'Oréal), François Pinault (Kering), des frères Alain et Gérard Wertheimer (Channel) ont doublé, augmentant de 173 milliards d'euros en 19 mois.
Et encore parce que, selon le rapport, « si la fortune des milliardaires a autant augmenté durant la pandémie, c’est principalement en raison de l’argent public versé sans condition par les gouvernements et les banques centrales dont ils ont pu profiter grâce à une montée en flèche des cours des actions.»
Enfin, parce que cette accumulation de richesse de quelques-uns s'est faite au détriment du plus grand nombre : « la crise a provoqué une intensification de la pauvreté avec 7 millions de personnes, soit un Français sur dix, qui ont besoin d’aide alimentaire pour vivre », conclut le rapport.