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FONCTION PUBLIQUE

Casse des services publics : mobilisation nationale

6 décembre 2024 | Mise à jour le 6 décembre 2024
Par | Photo(s) : Clément Martin
Casse des services publics : mobilisation nationale

Jeudi 5 décembre, une mobilisation a rassemblé plus de 200 000 personnes dans toute la France. Pour dénoncer la dégradation  des conditions de travail et de rémunération dans la fonction publique, les syndicats CFDT, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC, FA-FP et la CGT ont appelé à la mobilisation. Reportage à Paris où 30 000 personnes ont manifesté.

Boulevard de Bercy, dans le 12e arrondissement de Paris, non loin du ministère de l'Économie et des Finances, 13 heures. Les syndicats investissent les lieux en ce début d'après-midi automnal. Déployant leur banderole, « Le seul chaos, c'est l'état de nos services publics », Lucie et Ahmed, professeurs dans le second degré et syndiqués à la CGT, se greffent au cortège qui ne fait plus qu'un. Les deux enseignants dénoncent un « mépris d'une certaine classe politique » envers les fonctionnaires et « pas seulement les profs ».

Une crise de fond

Bien que le gouvernement de l'ancien Premier ministre Michel Barnier se soit tiré un 49-3 en plein cœur, les annonces du dernier ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, ont indigné fonctionnaires et syndicats. Il comptait imposer trois jours de carence en cas d'arrêt de travail, diminuer l'indemnisation des jours d'arrêt maladie et mettre fin au versement de la prime de garantie individuelle du pouvoir d'achat (GIPA). Le but poursuivi ? Lutter contre « l'absentéisme des fonctionnaires » déclarait-il en octobre dernier. « Monsieur Kasbarian a fait fi des conditions de travail, notamment celui de mon secteur, la santé, où effectivement l'on déplore des arrêts maladies dus à des burn-out et des accidents de travail », interpelle Emma et ses collègues aides-soignantes à l'Hôpital de la Pitié-Salpêtrière.

« La censure du gouvernement ne change rien »

En tête de cortège, les secrétaires généraux de la CFDT, de la CGT et de la FSU battent le pavé ensemble. « Même s'il y a eu censure du gouvernement de Michel Barnier, le mot d'ordre reste le même : des moyens budgétaires à la hauteur des missions des services et des politiques publiques. Nous savons très bien que la droite et l'extrême droite ne cesseront d'attaquer la fonction publique. C'est une crise de fond qui doit être résolue », martèle Sophie Binet pour la CGT. Benoit Teste, le secrétaire général de la FSU, abonde : « Il faut cesser ces cures d'austérité qui n'épargnent aucun secteur. Comment justifier la suppression de 4 000 postes dans l'Éducation nationale alors qu'il manque au moins un professeur dans plus de la moitié des établissements scolaires du second degré ? » Pour autant, beaucoup de manifestants sont inquiets de l'absence de gouvernement. « Avec un président qui ne veut pas quitter ses fonctions et qui a mis plus de trois mois, après la dissolution, à nommer un nouveau Premier ministre, les choses traînent encore alors que nos services publics sont à l'os », déplore Etienne, chauffeur de bus à la RATP. Cette stigmatisation et cette dégradation des salaires et des conditions de travail résulte aussi d'une baisse des vocations. Le nombre de candidats inscrits aux concours externes a baissé de 22 % entre 2021 et 2022 et seul un candidat sur deux se présente aux épreuves. Alors que les secteurs les plus en crise que sont l'Éducation nationale et la santé manquent cruellement de personnels.