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A Rennes, l'heure n'est pas à la résignation

13 décembre 2024 | Mise à jour le 13 décembre 2024
Par | Photo(s) : Lucie Inland
A Rennes, l'heure n'est pas à la résignation

A l'instar des 120 autres villes en France qui ont répondu à l'appel de la CGT à se mobiliser contre les multiples plans sociaux en cours, cinq cents personnes, à Rennes (Ille-et-Vilaine) se sont rassemblées pour faire entendre leurs revendications « pour l'emploi et l'industrie ». Reportage.

« Ils ont beaucoup d'argent et sabrent quand même les effectifs », résume Fabrice Lucas, représentant CGT de l'usine Stellantis de Rennais-La Janais. Le géant de l'automobile, piloté depuis dix ans par Carlos Tavares jusqu'à sa démission inattendue le 1er décembre 2024, malmène ses salariés. « En 2014, il y avait 4 000 personnes en CDI sur le site. Depuis, il y en a 2500 en moins », pointe-t-il. Les personnes partant à la retraite au fil des années ne sont pas remplacées et, dès la fin de la semaine prochaine, juste avant les vacances de fin d'année, ce sont les 250 postes intérimaires qui seront supprimés. « Ça représente une demi-équipe, sans compter les plans de licenciements en cours chez les sous-traitants de Stellantis. Au total, ce sont 400 postes qui seront supprimés. »

« On nous promet de nouvelles embauches si le prochain modèle se vend bien… » Fabrice Lucas, CGT Stellantis

La raison officielle de ces suppressions de postes : la baisse de vente des voitures. « Mais on nous promet de nouvelles embauches si le prochain modèle se vend bien », poursuit Fabrice Lucas, d'autant plus perplexe que cette annonce ne signifie pas pour autant la création de nouveaux postes en CDI. « Il y a une augmentation de la précarité et des maladies professionnelles, notamment des troubles musculo-squelettiques, en raison des cadences de travail, même chez les plus jeunes. » Son collègue Mickaël s'interroge : « Face à ces attaques contre l'emploi, va-t-on se résigner ou alors lutter? » « Pour le moment, on n'est pas en danger, mais ça pourrait bien nous tomber dessus », pressent Vincent, délégué syndical CGT au technicentre SNCF de Rennes-Saint-Jacques de la Lande. Il s'inquiète du risque de filialisation les 400 salariés du site : « Étant donné qu'on s'occupe de la maintenance, on pourrait être parmi les premiers privatisés. » Ce qui signifierait perdre les avantages acquis par la lutte, comme les facilités de circulation pour les ayants droit ou les aides au logement. Pour l'heure, il s'inquiète de la tournure que prend la grève reconductible de la SNCF, débutée la veille contre le démantèlement de la filiale Fret, prévu pour le 1er janvier 2025. « Ça ne prend pas, alors que nous avons largement communiqué auprès des collègues. Peut-être la proximité des fêtes de fin d'année… En tout cas, nous, on est là aujourd'hui. »

Se mobiliser pour gagner

« On n'a plus de PDG ni de gouvernement, mais ce sont les salariés qui font tourner les services et la société », constate Fabrice Lucas, confiant malgré les difficultés. Il n'attend rien d'Emmanuel Macron et de son futur gouvernement. « Raison de plus pour se mobiliser, pour montrer ce qu'est l'intérêt général », dit Mickaël. Et Vincent de conclure : « Tant que les salariés ne comprendront pas qu'il faut se mobiliser, on ne gagnera pas ».