Au musée d'histoire vivante de Montreuil, la mémoire ouvrière à l’honneur
Au musée de l’Histoire vivante de Montreuil, la rétrospective « #Ouvrier·e·s au musée » tente une plongée dans l’histoire des travailleurs, d’hier à... Lire la suite
Comme tous les autres Français, nombre d'artistes mobilisés lors de la première guerre mondiale furent emportés dans l'horreur du conflit. De grands noms tels, Guillaume Apollinaire, Alain-Fournier (auteur du «Grand Meaulnes»), Charles Péguy, ou encore Louis Pergaud célèbre pour «La guerre des boutons» mais qui écrivit aussi de saisissants «Carnets de guerre».
Il en fut de même pour des artistes de moindre renom de la région limousine, ce dont témoigne l'exposition grâce à ses parcours-portraits. Très dynamique avant le conflit grâce à ses industries d'art – notamment la porcelaine et l'émail – qui collaborèrent avec des artistes parisiens comme le sculpteur Antoine Bourdelle, le peintre Jean Dufy et le décorateur Edward Colonna-Limoges qui s'exprimaient aussi artistiquement par le dessin, la peinture, ou la photographie.
Ainsi, au printemps 1913, l'une des toutes premières expositions cubistes se tient à Limoges, sans doute à l'initiative de Frank Burty Haviland, fils du porcelainier Charles Haviland et lui-même peintre cubiste, ami de Picasso.
L'influence des créateurs parisiens sur les grandes manufactures de Limoges se fait sentir pendant cette période troublée en fixant le style Art déco. Et, pour éviter que les petites filles françaises ne jouent avec «la poupée boche», production d'avant-guerre, des porcelainiers décident de créer des têtes de poupées en porcelaine «made in France».
Plusieurs peintres et photographes locaux, marqués par la guerre en témoignent, par exemple en reflétant la destruction du patrimoine architectural. Quant au dessinateur Jean Virolle, il réalisera plus de 400 dessins sur le front. Le musée consacre une salle à l'ensemble inédit de ses dessins, encres et linogravures réunies. Tandis que Paul Madeline se tourne en 1915 vers le vivant dessin de guerre au service de la presse (bataille de l'Yser et bombardements d'Ypres).
Dernière réalité méconnue qu'éclaire cette exposition, les artistes missionnés aux armées, envoyés à partir de l'automne 1915 sur le front pendant plusieurs semaines pour capter le conflit sur le vif. Parmi eux, les Nabis Maurice Denis, Félix Vallotton et Édouard Vuillard, mais aussi Bernard Naudin et Théophile Alexandre Steinlen.
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