Autriche : l’extrême droite évitée de peu

Ce lundi, les Autrichiens attendaient les résultats de quelque 14 % de l'électorat s'étant exprimé par courrier, et qui ont donc effectivement modifié les résultats du dimanche soir, lesquels donnaient le candidat d'extrême droite vainqueur, laissant craindre le premier succès électorale de l'extrême droite à la tête d'un État de l'Union européenne depuis la victoire contre le nazisme en 1945.

Norbert Hofer a notamment séduit en milieu rural, parmi les ouvriers, et parmi les moins diplômés. Évitant les dérapages verbaux traditionnels des dirigeants de son parti, il n'en a pas moins mis en avant une thématique chère, historiquement, à toutes les extrêmes droites européennes, en désignant les réfugiés comme boucs émissaires des difficultés des Autrichiens.

Sur le chômage ou le niveau de vie, Hofer, très loin de désigner les profiteurs de la crise, préfère accuser une concurrence entre travailleurs étrangers et autrichiens, et cibler l'Islam, présenté comme une menace sur l'identité du pays.

En France, le Front national espèrait pouvoir s'appuyer sur une éventuelle victoire du PFÖ, fondé quelques années après la guerre par d'anciens nazis, mais qu'Hofer s'évertue à « dédiaboliser » à l'instar de ses alter ego européens.

Soutenu par de nombreuses personnalités face à ce danger, Alexander Van der Bellen, ancien professeur d’université âgé de 72 ans, écologiste, mais également présenté comme libéral, a remporté 50,3 % des suffrages, soit à peine plus de 31 000 voix d’avance sur Norbert Hofer. Il devrait devenir le premier écologiste à la tête de l’Etat autrichien. Le nouveau président prendra ses fonctions le 8 juillet.