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Les syndicats du Val d’Oise menacés d’expulsion

28 janvier 2015 | Mise à jour le 3 avril 2017
Par | Photo(s) : Daniel Hommeau
Les syndicats du Val d’Oise menacés d’expulsion

Les syndicats du Val d'Oise (95) se mobilisent à nouveau pour sauver leurs locaux. Aujourd'hui, jeudi 29 janvier, entre 11h et 13h00, l'intersyndicale CGT, CFDT, FO Métaux, CFTC, CFE-CGC, FSU organise une énième manifestation départementale. Point de départ du cortège depuis le conseil général jusqu'à la préfecture de Cergy où se tiendra le rituel casse-croute sonore.

Engagée depuis le mois d'aout, cette bataille vise à empêcher l'expulsion des locaux du Conseil Général – rue Francis Combe à Cergy – que les six syndicats occupent depuis 1979. Trente-cinq ans de bons, loyaux et très militants services rendus aux salariés, aux retraités comme aux privés d'emploi du Val d'Oise, que le président du Conseil général, Hervé Bazin, voudrait rayer d'un simple trait de plume au bas d'une convention de bail.

OPÉRATION IMMOBILIÈRE

Arguant de la baisse des dotations de l'Etat aux collectivités territoriales et de la nécessaire redéfinition des priorités budgétaires du département, monsieur Bazin avait dès le mois d'aout avisé les syndicats de leur prochaine expulsion à la date d'échéance de la convention d'hébergement, le 16 février 2015. Au motif qu'il comptait céder à la vente ces locaux pour renflouer les caisses de la collectivité – alors que ce subventionnement indirect de l'action syndicale ne représente pourtant que 0,17 % des 1,2 milliards d'euros du budget du département – le président du Conseil ne s'était pas fendu de la moindre proposition de relogement dans d'autres locaux.

Tollé général du côté des syndicats qui, dès le préavis d'expulsion se sont mobilisés sans discontinuer. «Dès le mois de septembre, nous avons mis au point un plan d'actions pour non seulement gagner le maintien de nos locaux, mais aussi pour emporter la négociation d'une nouvelle convention d'hébergement afin de pérenniser le financement de la maison des syndicats », rappelle le secrétaire de l'Union départementale CGT, Yann Garroui. Manifestations, interpellations d'élus locaux, tractages massifs en direction de la population, alerte à tous les élus et mandatés des comités d'entreprise du département, pétition, envahissement du Conseil en séance plénière… Toute la panoplie de l'action syndicale a été déployée en mode crescendo pour « faire monter la pression ».

Point d'orgue de ce plan, l'action surprise du 19 décembre : « Nous avons verrouillé au moyens de grosses chaînes les portes d'accès au Conseil Général empêchant aussi bien l'entrée que la sortie des personnels jusqu'à obtenir un rendez-vous ferme avec le président Bazin ».

LE PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL DÉSAVOUÉ…

Depuis, les lignes bougent. Et pas seulement au plan symbolique : les élus PS du conseil ont d'abord présenté une déclaration, puis une motion pour condamner la décision du président du conseil ; du côté du PC, le soutien est marqué lors de chaque mobilisation de l'intersyndicale, laquelle rassemble bien au-delà de ses propres rangs, les citoyens du Val d'Oise, les salariés et le monde associatif (Secours Populaire, associations de parents d'élèves, de retraités, etc).

…RENONCE À SON PROJET DE VENTE IMMOBILIÈRE

Bref, autant d'interventions en solidarité qui ont permis de décrocher une première mais indispensable victoire : la bataille de l'opinion publique. Ses impacts ne sont jamais neutres, comme l'illustre cette première décision du président Bazin de finalement renoncer à son projet de vente immobilière. Encouragent, ce premier bougé en appelle d'autres. Notamment la concrétisation des engagements pris par le président du conseil le 5 janvier dernier : rechercher des partenaires devant contribuer au financement des 200 000 euros de subventionnement annuels et fixer un calendrier de rencontres avec les futurs ex-expulsés en vue de négocier une nouvelle convention d'hébergement des syndicats. Sans nouvelles depuis, malgré les relances, l'intersyndicale poursuit comme prévu son programme de mobilisations. D'où ce nouveau temps fort de mobilisation du 29 janvier.

La détermination des six organisations ne faiblissant pas, cette nouvelle séquence sera l'occasion de se rappeler au bon souvenir de l'édile. Et d'annoncer dans la foulée le prochain épisode de lutte, à venir le 20 février.