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Le sursis

12 mars 2015 | Mise à jour le 15 mars 2017
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Le sursis

La mobilisation des salariés de la blanchisserie RLD aura payé: le 10 mars, la Direccte a rejeté le PSE de la direction et redonné un nouvel élan à leur combat pour sauvegarder l'activité et des emplois.

La nouvelle s'est fait attendre depuis la manifestation de vendredi dernier devant la préfecture de Bobigny où une délégation syndicale avait été reçue. Mais elle a fini par tomber: l'unité territoriale de la Seine-Saint-Denis de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte) a refusé d'homologuer le «document unilatéral portant sur le projet de licenciement économique collectif donnant lieu à la mise en œuvre du plan de sauvegarde de l'emploi de l'entreprise RLD2».

En clair, les 70 salariés de la blanchisserie des Lilas (groupe RLD) en lutte pour sauvegarder leur emploi depuis l'annonce de la fermeture du site à la fin octobre 2014 respirent. Ils n'y aura pas de lettre de licenciement. Du moins pas tout de suite… La messe n'est pas dite.

LE PSE RETOQUÉ

La Direccte a en effet retoqué le PSE de la direction au motif que celle-ci «n'a pas mis les moyens nécessaires à la recherche d'un repreneur avant de lancer les procédures visant à la fermeture du site, explique Maurad Rhabi, secrétaire général de la fédération textile habillement cuir CGT. Or, le CE, qui doit être consulté au préalable à cet égard, estimait, lui, qu'il y avait une autre possibilité que la fermeture». Bien sûr, l'intersyndicale CGT-FO-CFDT aurait préféré que le PSE soit rejeté pour insuffisance des mesures sociales prévues, ce qui aurait permis de relancer d'autant plus fort les négociations pour les améliorer (période de reclassement, mesures de formation, possibilités de mobilité, couverture mutuelle). Sauf que des entreprises dans le même cas de figure se comptent par dizaines sans que les pouvoirs publics suspendent leur PSE.

Certains ajouteront même que cette décision s'explique par l'imminence des élections départementales. «Nous ne sommes pas dupes, le contexte a sans doute aidé, balaie le syndicaliste. Reste que nous avons gagné du temps et qu'il faut maintenant le mettre à profit au service des salariés». «L'heure est à la remise à plat du dossier, posent dans leur communiqué l'UL et l'UD CGT. Cette décision est un point d'appui pour amplifier la lutte. Elle met en lumière les manquements et manœuvres de la direction du groupe RLD. Les salariés n'ont eu de cesse de dénoncer les carences et dispositions scandaleuses du PSE, notamment les licenciements secs déguisés. Tout en mettant en évidence des éléments qui démontrent la viabilité du site des Lilas.»

Espérons qu'un repreneur saura prêter l'oreille. Le compte à rebours est en marche.