Hôpital public : un démantèlement programmé ?
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Depuis le rachat, en 2012, par le groupe Vedici, rien ne va plus à la clinique du Pont de Chaume de Montauban. En trois ans, l'établissement privé a déjà subi trois restructurations, et le non-remplacement des postes supprimés pose de véritables problèmes d'organisation du travail et de mise en danger du personnel et des patients.
Depuis le 22 octobre, c'est donc un véritable bras de fer qui se joue entre les salariés et la direction. Christophe Couderc, secrétaire du syndicat CGT et secrétaire du CHSCT, fait le point sur la situation. Entretien.
Quel est le moral des troupes après plus d'un mois de grève ?
Nous sommes environ 150 grévistes sur un effectif total de 500 salariés, mais ces grévistes représentent 80 % du personnel de santé. Les infirmières et les aides-soignantes sont presque toutes mobilisées. Malgré les difficultés financières, malgré les fins de mois à zéro euro et les fins de non-recevoir de la direction, tout le monde reste déterminé. Les femmes sont fières et ne veulent pas lâcher. Elles ont des gosses à nourrir, mais elles disent qu’elles « préfèrent manger des cailloux à Noël que de reprendre ». On ne reprendra pas dans ces conditions. Voilà, où on en est.
Les conditions de travail sont-elles si terribles ?
Condition de travail, salaires… rien ne va. Et le dialogue social est simplement impossible. Durant l'été dernier, deux débrayages ont eu lieu en juin et juillet. La seule réponse de la direction a été de nous dire : « On ne négocie pas sous la pression sociale ». Du grand n'importe quoi. Au début de la grève, la seule proposition a été une augmentation de salaire de 9 euros net par mois. Chez nous, les salaires ne sont pas lourds ; quelqu'un qui débute au SMIC y reste durant au moins huit ans. C'est long.
Finalement, qu'est-ce qui a mis le feu aux poudres ?
Avec le dernier projet de restructuration, l'été à la clinique, ce n'est tout simplement plus tenable. Par exemple, il est arrivé qu'une aide-soignante soit seule pour 36 patients sur deux étages. Les salariés en grève ne font pas grève pour eux, mais avant tout pour la qualité des soins, pour la santé des patients.
Comment envisagez-vous la suite ?
On a résisté aux attentats, on résistera au patronat. Je veux dire qu'avec le deuil national, il était normal que tout s'interrompe ; il n'a pas été facile de reprendre la mobilisation. De plus, avec la situation d'exception que nous vivons, l'interdiction des manifestations qui se met en place est une négation de nos droits. Le groupe Vedici a rompu les négociations. Il prend la responsabilité de nous voir passer à la vitesse supérieure. Nous demandons l'intervention de toute urgence des pouvoirs publics pour trouver une issue à ce conflit favorable aux salariés.
Que vous enseigne cette grève hors norme ?
La direction montre un visage vindicatif et méprisant. Elle veut nous briser, c'est certain. Mais nous ne céderons pas. Face à de grands groupes qui ont les moyens de se payer des cabinets d'avocats et des briseurs de grève, il nous faut étudier ces nouvelles stratégies patronales, débriefer avec la fédération, se faire aider par la confédération. Nous ne devons plus rester seuls face à eux. Il faut mutualiser les luttes.
Chèque de soutien aux camarades à adresser à :
UD 82 – 18, rue Michelet – 82100 Montauban (mettre « Pont de Chaume » au dos du chèque)
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