Plus de wagons, moins de camions !
Les promesses du Grenelle de l’environnement sur le développement du fret ferroviaire n’ont pas été tenues. À l’inverse, les modes de transport les plus polluants et les... Lire la suite
Au niveau européen, par rapport au transport routier, le fret sur rails consomme en effet moins de la moitié d'énergie et produit 6,5 fois moins d'émissions de CO2. On est loin des objectifs fixés par le Livre blanc de la Commission européenne, en 2011, fixant à 60 % la réduction des gaz à effet de serre émis par les transports en 2050 (par rapport à 1990)…
L'étude publiée par le CE FRET précise ainsi que l'ouverture du fret ferroviaire à la concurrence en Europe en 2007, qui escomptait une augmentation de volume, s'est traduite par une baisse de 57 milliards de tonnes-kilomètres (tkm), tandis qu'explosaient les « coûts externes des transports » en Europe (congestion, pollutions, incidence sur le changement climatique), qui peuvent atteindre 760 milliards d'euros par an…
Et le programme Marco Polo, lancé en 2003 pour favoriser le transfert du trafic routier vers d'autres modes, a été abandonné malgré 200 projets financés.
L'effet d'aubaine lié à la libéralisation du transport ferroviaire de marchandises, loin de conduire, comme annoncé au niveau européen, au report modal vers le ferroviaire plus respectueux de l'environnement a, au contraire, engendré un report massif vers la route, dont les coûts externes reposent principalement sur la collectivité.
Ainsi, une poignée de grands groupes de transports, hégémoniques en France et en Europe, ont fait le choix, bien qu'ils soient tous multimodaux, de favoriser la route pour augmenter leurs profits, sans tenir compte des critères sociaux et environnementaux.
Les mesures fiscales mises en œuvre par l'Europe et l'État n'ont cessé de les aider, que ce soit en termes d'exonération de charges, de financement des infrastructures routières, ou, récemment, de refus d'une « écotaxe »… au détriment du développement durable !
Face à cet abandon du fret ferroviaire, le CE FRET exprime clairement que seule l'intervention de la puissance publique pour sortir le fret ferroviaire des griffes du marché permettra son développement. Il s'agit donc bien d'un choix politique puisque l'opérateur privilégié devrait être la SNCF, ce qui permettrait aussi de développer les ports français dont le trafic est conditionné par le fret ferroviaire.
Ainsi, il préconise – avec des propositions très concrètes – de lever les obstacles au développement du fret, d'engager une stratégie industrielle et commerciale nouvelle, et de repositionner Fret SNCF dans le sens de la reconquête d'activités et de marchés.
Sources : « Non à l'effet de serre financier ! », La Tribune des cheminots, novembre 2015
« Qui veut la peau du fret ferroviaire ? » (document du CE FRET)
« Enjeux environnementaux et transport » (brochure de la Fédération CGT des cheminots)