Un 4 février pour Goodyear, ID Logistics, Start People…
La condamnation à neuf mois de prison ferme pour les huit de Goodyear Amiens provoque une onde de choc et d'indignation croissante. Avec l'instauration de l'état d'urgence, le patronat et le gouvernement, relayés par une justice qui ressemble à s'y méprendre à une justice de classe, ne cessent de multiplier les atteintes aux libertés syndicales.
Le dernier exemple en date de ce véritable délire répressif est une décision de justice prise à l'encontre des grévistes de ID Logistics dans l'Essonne. Saisi par l'employeur, un juge de ce département a déclaré la grève illicite et ordonné l'évacuation du piquet de grève par les forces de l'ordre. La grève n'était pourtant motivée que pour une raison des plus banales : une revendication sur prime de productivité.
Dans la foulée, ID Logistics a engagé une procédure de licenciement pour faute lourde envers 35 salariés, dont tous les représentants du personnel. Un rassemblement est prévu à Lisses (91) le 4 février à 9 heures pour exiger leur réintégration. Philippe Martinez devrait s'y rendre avant de rejoindre le rassemblement prévu avec les Goodyear un peu plus tard dans la matinée, place de la Nation, à Paris.
RÉPRIMER TOUTE RÉSISTANCE
Autre lieu, autre activité, mais même acharnement antisyndical. Frédéric Willemain, délégué CGT chez Start People (Intérim), vient de recevoir une mise à pied conservatoire et est convoqué à un entretien préalable au licenciement pour faute lourde, ce 4 février. Les faits qui lui sont reprochés relèvent de la pure volonté de casse de l'outil syndical. En date du 16 décembre 2015, il aurait empêché des salariés intérimaires de pénétrer sur le site de la poste de Rivesaltes (66) et aurait soi-disant agressé le directeur de cet établissement.
En réalité, d'agression il n'y eut point. En revanche, le délégué CGT des salariés intérimaires s'était rendu sur place afin d'informer ses collègues de l'illégalité du recours aux intérimaires dans cette poste en grève depuis plusieurs semaines. L'Inspection du travail de Perpignan avait d'ailleurs relevé ce recours illégal aux intérimaires pour remplacement de grévistes.
LA SOLIDARITÉ S'ORGANISE
Goodyear, ID Logistics, Start People, La Poste ou Air France ne sont malheureusement pas des cas isolés ; ils illustrent une véritable montée en puissance de la volonté de réprimer le syndicalisme de lutte. Partout où des cas sont recensés, des grèves et rassemblements sont prévus pour exprimer la colère des salariés face à la dérive répressive du gouvernement et du Medef.
En quoi la France pourrait-elle encore se dire le « pays des droits de l'homme » si les droits individuels et collectifs sont ainsi foulés au pied, ou si les salariés qui se mobilisent et les militants syndicaux devaient être condamnés ? C'est ce message fort que portera la journée de mobilisation du 4 février.