Nucléaire « Répondre à la menace en moins de 10 minutes »
Quelles missions de sécurité et de sûreté assurez-vous sur les sites du CEA ?
Nous remplissons trois grandes missions : le secours aux victimes (accidents physique et/ou radiologiques); la lutte contre les incendies autour du site, en forêt par exemple, et à l’intérieur des bâtiments et des installations, avec une spécificité de prévention d’incendie en zone nucléaire. Enfin, nous assurons la protection physique des bâtiments et des personnes, c’est-à-dire le contrôle d’accès au site et l’intervention sur requérant (sur signalement, nous exécutons les procédures de contrôle). Par ailleurs, nous escortons les transports et convois nucléaires à l’intérieur du site, les personnalités en visite sur le site et nous effectuons aussi des missions de gardiennages divers et de pistage des intrus autour et à l’intérieur du site avec nos équipes cynophiles.
En quoi vos mission diffèrent-t-elles de celles d’un gendarme ?
En termes de compétences et de formation en sûreté et sécurité, nous avons les mêmes prérogatives. Nous sommes, comme eux, armés et habilités à intervenir en cas d’attaque suivant le protocole fixé entre le ministère de la Défense et la direction du CEA. En l’occurrence, nous opérons essentiellement en dissuasion et, en cas d’attaque ou d’intrusion, nous appliquons une réponse graduée afin d’éviter le recours aux armes . La différence majeure, c’est que le gendarme obéit à la gendarmerie, donc à l’armée, tandis que nous relevons du civil.
Par ailleurs, nous suivons les mêmes formations dispensées par un instructeur lui-même formé par le RAID ou le GIGN. Enfin, tous les trois ans, nous repassons tous nos diplômes, le tir, les manoeuvres incendies, la reconnaissance… Bref, nous sommes toujours à jour de nos compétences.
En quoi consiste une journée type de votre travail sur un site du CEA ?
Chaque matin, nous vérifions toutes les installations, tous les dispositifs et l’après-midi, nous nous entraînons au tir et effectuons des rondes pour bien connaître chaque installation. Il faut en moyenne trois ans pour acquérir une parfaite connaissance de chaque bâtiment, et cette connaissance est le pré-requis nécessaire à notre rapidité d’intervention. En cas d’attaque, nous devons intervenir en réponse à la menace en moins de 10 minutes. Tout un entraînement qui explique que nous soyons en formation permanente.
Mobilisation – Les Formations Locales de Sécurité des huit commissariats à l'énergie atomique en France (CEA) exigent le maintien de leurs missions de sécurité que le ministère de la Défense entend attribuer aux gendarmes. Premiers retours de lutte.