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SNCF

À Clermont-Ferrand, les cheminots CGT interpellent l’État pour sauver le rail

14 avril 2025 | Mise à jour le 14 avril 2025
Par | Photo(s) : Sonia Reyne
À Clermont-Ferrand, les cheminots CGT interpellent l’État pour sauver le rail

Vendredi 11 avril, une centaine de cheminots venus de toute la région Auvergne-Nivernais ont manifesté devant la préfecture du Puy-de-Dôme. Leur objectif : rappeler au ministre des Transports, Philippe Tabarot, de passage à Clermont-Ferrand pour un comité de suivi de la ligne Paris-Clermont, que les annonces ne suffisent plus. Derrière les effets de communication sur l'arrivée de nouvelles rames, c'est tout un système ferroviaire à bout de souffle que la CGT dénonce.

« Nous avions demandé une audience le matin avec le ministre. Celui-ci a fait une brève apparition et nous avons été reçus par ces proches collaborateurs », détaille Anthony Prat, secrétaire général adjoint de la CGT Cheminots-Auvergne-Nivernais. Malgré la contribution de la CGT cheminots au groupe de travail sur la ligne Paris Clermont-Ferrand initiée par la députée (Nouvelle Gauche) Christine Pires Beaune, la CGT était une nouvelle fois écartée du comité de la ligne.

À l'agenda du ministre des Transports : de nouvelles rames flambant neuves pour la ligne, déjà annoncée l'an dernier. Mais qui rouleront sur quoi ? Une signalisation obsolète, des installations inadaptées ? Sans plan de financement chiffré, pas d'amélioration durable. Les usagers le constatent régulièrement : ce sont des retards à rallonge, des trains supprimés, des changements de dernière minute. Le quotidien d'un réseau en souffrance. « On fait dire ce qu'on veut aux chiffres », commente Anthony Prat. Exemple ? Les fameuses « 20 km de clôtures » posées en un an sont en réalité 10 km de chaque côté de la voie. « Et ces clôtures ne feront pas rouler les trains plus vite », ironise-t-il. Car sur la ligne Paris-Clermont, délabrée depuis des années, les dysfonctionnements sont devenus la norme. Autre point d'achoppement : les locomotives. La SNCF a supprimé des engins parfaitement opérationnels, obligeant aujourd'hui à bricoler ou louer du matériel au prix fort. Quant au renforcement des effectifs maintenance annoncé, Anthony Prat reste sceptique : « Deux ingénieurs en Ile de France ? A partir de quand et dans quel but ? C'est un effet d'annonce. »

Des revendications concrètes

Plus largement, les cheminots mettent sur la table des revendications concrètes : réhumaniser les gares, permettre aux trains de croiser et circuler dans les deux sens entre Nevers et Paris, remettre en service les liaisons Bordeaux-Lyon ou Clermont-Béziers sans rupture de charge et financer la modernisation des lignes secondaires comme Gannat-Montluçon, cruciale pour le transport à venir du lithium, l’un des plus gros projets européen d’extraction de ce métal devant en effet voir le jour dans l’Allier dans les prochaines années.

Mais les réponses du gouvernement frôlent le mépris. Pour la liaison Clermont-Béziers sans changement à Neussargues ? C'est non. Pour Bordeaux-Lyon ? Non également. Et pour Gannat-Montluçon ? À charge pour la préfecture de l'Allier de « boucler le financement » de 100 millions d'euros, entre SNCF Réseau, État et région. Plus globalement, la CGT des cheminots demande un retour à une entreprise publique intégrée, un plan pluriannuel de financement des infrastructures et la fin de la mise en concurrence, qu'elle qualifie de « machine à moins-disant social ». « On nous écarte des comités de suivi car on apporte une contradiction aux discours politiques et d'entreprise. On démonte les mensonges, et ça, ça dérange », conclut Anthony Prat.