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PRESSE

À L’Équipe, alerte sur l’emploi et les conditions de travail

22 janvier 2021 | Mise à jour le 22 janvier 2021
Par | Photo(s) : Martin Bureau /AFP
À L’Équipe, alerte sur l’emploi et les conditions de travail

Rassemblement des salariés de l'équipe, opposés au nouveau PSE organisé par le journal. 14 jours durant le journal n'est pas paru.

D'une durée historique, la grève des salariés du quotidien sportif vient d'être suspendue. Mais la mobilisation continue, alors que la direction vise une cinquantaine de suppressions de postes. En jeu : l'emploi, mais aussi les conditions de travail.

Après quatorze jours de non-parution, la grève des salariés de L'Équipe a été suspendue ce vendredi 22 janvier après-midi, mais « le mouvement continue », prévient l'intersyndicale (SNJ, SNJ-CGT, BP-Ufict-CGT, SGLCE-CGT), qui se bat contre le plan de la direction de supprimer une cinquantaine de postes.

La veille, le directeur général du journal, Jean-Louis Pelé, s'est engagé « à ne procéder à aucun départ contraint », chez les maquettistes, les iconographes et les photographes, des catégories où « le nombre de départs volontaires […] pourrait être plus difficile à atteindre » qu'ailleurs.

« Ces avancées viennent s'ajouter à celles obtenues au fil du mouvement », souligne l'intersyndicale, qui a également obtenu une amélioration de l'indemnisation des licenciements et un cadre qui permet d'espérer atteindre la revendication majeure : éviter tout départ contraint.

Rapport inquiétant sur les risques psychosociaux

L'intersyndicale prévient cependant que, si besoin, elle « relancera [la grève] afin que la direction respecte ses engagements ». La vigilance est effectivement de mise.

Le rapport présenté le 14 janvier par les experts du cabinet Apex-Isast, lors d'une réunion extraordinaire du CSE est plus qu'inquiétant. Il y est question, au sein des équipes actuelles, de « burn-out, pathologies chroniques, ulcères, troubles cardiaques, de “conduites addictives ou encore d'insomnies.

« Nous en sommes au huitième PSE, commente Stéphane Antoine, élu SNJ-CGT au CSE. Le premier a eu lieu en 2007. Au plus haut des effectifs, nous sommes montés à 600 salariés. Nous ne sommes plus que 320 CDI aujourd'hui. »

Stéphane Antoine craint « une situation très alarmante sur les conditions de travail. » Des risques qu'Apex-Isast désigne très précisément : un « déséquilibre de vie plus fort », un « travail de plus en plus isolé », une « fragilisation du collectif de travail », la « crainte quant à l'augmentation du risque d'erreurs et de la baisse de qualité, source de stress », des « tensions/conflits dans les relations personnelles et professionnelles », une « surcharge de travail », des « risques de harcèlement, d'isolement… »

Déficit 2020 : quatre fois moindres que les prévisions de la direction

Le 18 janvier, Jean-Louis Pelé avait cru bon présenter une « solution alternative au PSE », en mettant sur la table « un accord de ruptures conventionnelles collectives (RCC) […] sans départs contraints », portant sur 20 à 34 postes, couplé à un « accord de performance collective ».

Ce dernier prévoyait la perte de dix jours de RTT et une baisse de salaire jusqu'à fin 2022, qui « pourrait aller de 5 % en cas de départs de 20 salariés à 0,9 % en cas de départ de 34 salariés ». Un véritable « chiffon rouge » pour le personnel, résume Stéphane Antoine, rappelant qu'au printemps dernier, c'est déjà un projet de RCC qui avait mis le feu aux poudres.

La direction, qui a toujours refusé de suspendre le PSE pour prendre le temps d'une réelle négociation, continue de tabler sur le 3 février pour obtenir un accord. Elle assure que ses plans visent à éviter un « cycle de déficits annuels structurels évalués à 6 millions d'euros pour cette année, 7 en 2022, 10 en 2023 puis 2024 ».

Mais quelle crédibilité accorder à ces chiffres ? Le 8 juin, Jean-Louis Pelé prédisait « un déficit de plus de 16 millions d'euros » en 2020 pour la SAS L'Équipe. Il a finalement été quatre fois moindre, tandis que la maison-mère, le groupe Amaury, possède plus de 500 millions d'euros de trésorerie. De quoi voir venir…

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