Les Bibs de France et de Navarre devant le siège de Michelin
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C'est une indescriptible confusion que vient de provoquer l'annonce du redressement judiciaire de British Steel, repreneur de l'aciérie électrique Ascoval de Saint-Saulve (Nord). Après l'épisode Altifort, qui devait reprendre l'aciérie en début d'année et a finalement jeté l'éponge presque aussitôt faute de financement, les salariés ont le sentiment de revivre le même cauchemar. Passant deux fois de suite de la fausse joie au vrai désespoir à quelques jours d'intervalle, il y a de quoi provoquer angoisse, inquiétude et colère.
Le gouvernement semble avoir mesuré la profondeur du choc ressenti puisque le ministre de l'Industrie, Bruno Le Maire a tenu à rencontrer immédiatement (le 23 mai 2019) les syndicalistes du site pour les rassurer. Selon lui, le projet British Steel reste viable et « l'entreprise tiendra ses engagements. » Mais on ne peut ignorer qu'à deux jours de l'élection européenne, une annonce catastrophique sur l'emploi ne serait pas du meilleur effet pour un gouvernement qui demande cependant à être cru sur parole. En effet, plusieurs clignotants sont au rouge sur l'ensemble de l'industrie ; dans la sous-traitance automobile ou encore chez General Electric, où on soupçonne des annonces de plans sociaux sous embargo, du moins jusqu'à la semaine prochaine…
La question se pose à tous les niveaux. Bruno Le Maire affirme que le repreneur a déjà investi 5 millions dans Ascoval, l'État 15 millions et la région 12 millions d’euros. L'urgence est donc à consolider ces financements. Par ailleurs, la liquidation judiciaire ne concerne que le périmètre britannique et en ce sens le ministre n'a pas tort. Cependant, le plan pour Ascoval Saint-Saulve incluait une fourniture de barres d'acier pour le site d'Hayange (production de rails TGV) et celui d'Alblasserdam (Pays-Bas), tous deux propriété de Greybull Capital (actionnaire de British Steel).
Si les deux sites clients sont affectés par les conséquences du redressement de la maison mère, c'est la cohérence globale du plan qui sera remise en cause. En outre, dans l'attente des aménagements techniques — qui devaient prendre un an – pour adapter la production d'Ascoval à Hayange, c'est le site de British Steel Scunthorpe (GB) qui fournit toujours l'acier d'Hayange. Si ce site est défaillant, quid de la fourniture de l'acier au site d'Hayange durant l'année prévue pour les travaux de modifications techniques d'Ascoval ? Décidément, beaucoup d'incertitudes planent sur le dossier.
De l'autre côté du Channel, on ne peut pas non plus parler de sérénité. Le syndicat britannique Unite vient d'ailleurs d'annoncer qu'il réclame la nationalisation temporaire de British Steel « jusqu'à ce qu'un repreneur soit trouvé. »
Philippe Verberke, responsable de la sidérurgie à la CGT métallurgie (FTM) estime qu'il faut en finir avec le coup par coup en matière industrielle. Il faut que l'État ait une réflexion qui inclut « l'ensemble de la filière acier » et de préciser que dans l'immédiat « la CGT pose la question de la nationalisation même temporaire. » Pour le syndicaliste il est temps de reparler de maîtrise publique de la filière sidérurgique. Au-delà de l'acier, il s'agit aussi de retrouver une vision stratégique dans lequel l'État a toute sa place à prendre. En effet, le projet de livraison des productions d'Ascoval vers Hayange avait pu être finalisé grâce aux engagements de commandes de rails par la SNCF. Preuve que l'État, s'il ne peut pas tout, peut encore beaucoup.
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