Casse de l’emploi : une situation alarmante
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Dans l'automobile, le mariage entre PSA et Fiat Chrysler Automobiles (FCA) est l'événement mondain de ce début d'année 2021. Avec 54 usines, 14 marques, 23 plateformes et 8 millions de véhicules vendus par an, la nouvelle entité appelée Stellantis devient le quatrième constructeur automobile mondial. Chez Stellantis (« constellé d'étoiles », en latin), la direction brille de tous feux face aux perspectives de profits qui attendent les actionnaires. L'affaire est déjà en bonne voie. PSA s'apprête à annoncer plus d'un milliard de bénéfices engrangés pour l'année 2020.
Le contraste est saisissant avec l'envers du décor, le vécu des salariés du groupe qui, durant toute l'année, ont subi deux mois d'arrêt durant le premier confinement – avec les pertes de salaires occasionnées par le chômage partiel –, les intérimaires qui ont été remerciés massivement, ou encore les concessions qui ont fermé au deuxième confinement. Et la production n'est pas la seule à être impactée. Raison fiscale oblige, PSA intègre le siège de Stellantis à Amsterdam, aux Pays-Bas.
Les salariés du siège parisien de PSA, premiers cobayes du télétravail durant le confinement, n'auront-ils désormais que des bureaux virtuels ? Plus de loyer, plus de chauffage, plus d'entretien, vente de l'immobilier et, donc, télétravail à vie pour ces salariés virtualisés ? Ou mieux encore, de futurs autoentrepreneurs ? En voilà une idée d'économie étincelante… Côté italien, la fusion et l'inévitable suppression des doublons inquiète tout autant les salariés de Fiat. Le précédent de l'absorption d'Opel par PSA montre que derrière les paillettes, il y a toujours des suppressions d'emplois après de telles opérations.
Chez Renault, c'est aussi une stratégie tournée vers le profit et les réductions d'emplois, tant dans la recherche que dans la production, qui se met en place. Un plan d'économie de deux milliards est annoncé avec la suppression d'au moins 4 600 suppressions d'emplois en France. Le nouveau directeur général de Renault, Luca de Meo, entend privilégier la marge sur le volume de production, autrement dit vendre moins de véhicules, mais des voitures chères et générant plus de marge. On voit immédiatement ce que cela implique pour l'emploi. Quant aux petites voitures, elles ont déjà été délocalisées malgré les aberrations économiques et écologiques que cela entraîne. La Clio, par exemple, qui est l'une des voitures les plus vendues en France, est maintenant produite en Turquie.
Le 26 mai dernier, Emmanuel Macron présentait un plan de soutien de huit milliards d'euros pour la filière automobile. Après la crise de 2008, des dispositions similaires avaient été prises, qui ont surtout bénéficié aux constructeurs, tandis que le cataclysme économique affectait d'abord la sous-traitance. Sans un réel contrôle, l'histoire pourrait se répéter. La plupart des fonderies automobiles sont déjà en grande difficulté. Et en territoire, les licenciements se multiplient dans nombre de PME, lesquelles ne bénéficient pas d'une visibilité médiatique en raison de leur taille. Il n'empêche qu'une hécatombe silencieuse est en marche. Raison pour laquelle la CGT défend un projet de loi initialement conçu par les salariés de l'équipementier GM&S, et qui obligerait à une responsabilité accrue des donneurs d'ordre envers les sous-traitants.
Face à ces stratégies financières, la CGT ne reste pas sans propositions alternatives. C'est ainsi que la CGT Renault a engagé la réflexion sur un projet industriel répondant aux besoins sociaux, environnementaux et sociétaux. Le grand nombre de véhicules polluants de plus de huit ans atteste du besoin de renouvellement du parc automobile. La CGT Renault propose, entre autres, de rééquilibrer les volumes de fabrication de voitures dans le monde pour inverser le processus de délocalisation vers les pays les plus carbonés, tels que la Turquie. Pour compléter les motorisations thermiques, elle avance aussi l'idée d'un petit véhicule électrique populaire à un prix abordable, le développement de l'hybride et d'autres technologies. Ce sont là les débats qu'impulse aujourd'hui la CGT sur les sites Renault, et ce en même temps que les actions engagées pour l'emploi.
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