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PRÉCARITÉ

Avec les occupations de lieux culturels, les vendredis de la colère

25 mars 2021 | Mise à jour le 25 mars 2021
Par | Photo(s) : Bapoushoo
Avec les occupations de lieux culturels, les vendredis de la colère

Occupation Théâtre Odéon CGT Spectacle, Paris 7 mars 2021

Alors que plus de quatre-vingt théâtres et lieux de culture sont occupés, les militantes et militants, à l'Odéon, ont décidé lors de leurs agoras d'appeler à un vendredi de manifestations partout en France pour la défense des droits des privés d'emploi et des précaires, et pour l'avenir de la culture. À Paris sont prévus une rencontre pour la convergence des luttes jeudi 25 et une manifestation vendredi 26.

Défense de la culture, de sa place dans la société, des moyens pour la faire vivre et pour que puissent en vivre celles et ceux dont c'est le métier, et défense du droit au travail, des droits des privés d'emploi et des précaires de ce secteur comme de tous les autres : c'est à la croisée de ces revendications que se retrouvent les occupantes et occupants de plus de quatre-vingt théâtres et lieux culturels en France aujourd'hui, dans le cadre d'une mobilisation commencée à l'Odéon le 4 mars et qui ne cesse depuis de s'étendre.

Tous ensemble contre la précarité

La pandémie a plongé dans le chômage forcé des milliers de travailleurs du secteur culturel. Mais aussi leurs collègues, extras de la restauration, gardiens de festivals, personnels d'accueil… qui ne bénéficient pas de l'année blanche, pas plus que les primo-demandeurs d'emploi ou toutes celles et tous ceux qui n'ont pas réussi à cumuler suffisamment d'heures de travail pour « ouvrir des droits ».

La lutte contre la précarité, pour de nouveaux droits sociaux, s'est ainsi imposée comme l'un des thèmes majeurs de débat lors des agoras que tiennent tous les jours celles et ceux qui occupent le théâtre de l'Odéon, explique Karine Huet, accordéoniste et secrétaire générale adjointe de la fédération nationale CGT des syndicats du spectacle, du cinéma, de l'audiovisuel et de l'action culturelle et l'une des organisatrices du mouvement.

Ce sont tous les intermittentes et intermittents non pas seulement du spectacle mais de l'emploi qui sont concernés et dont il s'agit de défendre les droits, souligne-t-elle.

« Nous, occupant·e·s des lieux de culture, affirmons que notre lutte dépasse les revendications du secteur culturel et appelons à la mobilisation générale contre le projet de réforme de l'assurance chômage. »,soulignent les occupant.e.s dans un communiqué commun. Rappelant que « la gestion de la crise sanitaire empêche des millions de personnes de travailler », que « plus d'un·e chômeur·se sur deux n'est pas indemnisé·e », que « le chiffre historique de 10 millions de pauvres a été dépassé », ils et elles dénoncent le fait que « Le gouvernement impose une réforme de l'assurance chômage d'une violence inouïe. Elle appauvrit de façon écrasante les plus précaires d'entre nous. C'est inacceptable, indigne, obscène. » Et d'ajouter « Nous sommes déterminé·e·s à obtenir son retrait définitif. »

Pour un plan de reprise pour la culture

Mais c'est aussi la place de la culture dans la société, son avenir ainsi que les moyens de travailler et de vivre de celles et ceux qui la font exister, qui sont en jeu.

Aussi la CGT réclame-t-elle « une seconde année blanche et la défense des droits sociaux des professionnels de la culture et le retrait des décrets gouvernementaux réformant l’assurance chômage » en rappelant que « le renouvellement de l’année blanche des intermittents du spectacle, son élargissement aux autres catégories de travailleurs précaires et le retrait de la réforme de l’assurance chômage se justifient comme un tout ». Elle revendique dans le même mouvement une reprise des spectacles, dans le respect des règles sanitaires, « qui permette à tous les artistes et techniciens de reprendre le travail » mais aussi de tenir compte pour cela des conditions dans lesquelles la reprise se fera.

Ainsi, du fait de jauges restreintes dans nombre de lieux ou bien de l'annulation de nombre de festivals et de représentations de spectacles vivants, des moyens s'imposent pour permettre à toutes et tous de travailler tout de même ou d'être indemnisés. De même qu'un plan de reprise doit être adopté, notamment pour créer des lieux de résidence pour la création. La question de la diffusion des centaines de films aujourd'hui sur les étagères sera aussi un enjeu important.

« Alors que l’éventualité d’une saison culturelle comparable à ce que vit notre pays chaque été n’est plus envisagée par personne, nous demandons que l’Etat et les collectivités territoriales s’engagent à déployer un vaste plan de soutien à l'emploi artistique », précise la fédération CGT pour qui « Le financement d’un tel plan serait le pendant des aides massivement versées aux entreprises depuis un an et qui ne produisent quasiment aucun ruissellement sur les artistes et les techniciens intermittents du spectacle. Outre la compensation des baisses des revenus des professionnels, un tel plan aurait pour effet le renflouement des caisses sociales du secteur en grave crise. »

La fédération CGT demande aussi l'ouverture du plus grand nombre de salles possibles pour démultiplier les lieux de spectacle tandis que le nombre de spectatrices et spectateurs y sera nécessairement restreint.

Manifestations le 26 mars

Dans ce contexte, une rencontre débat pour la convergence des luttes est prévue ce jeudi 25 mars après-midi à la Bourse du travail de Paris.

Et, alors que tous les vendredis les agoras de l'Odéon se transforment en vendredis de la colère, une manifestation est organisée à Paris ce 26 mars avec un départ à 13 heures du ministère de la Culture place du Palais royal, avec un appel à manifester dans toute la France.

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