L’Insee a calculé les effets, sur le salaire de la mère et du père, de la naissance d’un enfant, de deux enfants, puis de trois enfants, en les comparant à leur salaire auparavant. En moyenne les femmes ont perdu 25% de leurs revenus salariaux cinq ans après l’arrivée d’un enfant par rapport à la situation où elles n’en auraient pas eu. Après l’arrivée d’un deuxième et d’un troisième enfant, les pertes s’élèvent à 50% et 57%. Pour les pères, aucun écart significatif n’est observé après la naissance d’un enfant, de deux ou de trois.Et comme une inégalité n’arrive jamais seule, ce sont les femmes les moins bien rémunérées qui sont les plus affectées par ces pertes de revenus. Pour les plus bas salaires, ces pertes s’élèvent à 38% cinq ans après l’arrivée d’un enfant, tandis qu’elles sont quasi-inexistantes pour les plus hauts salaires. Ces pertes de revenus sont consécutives à des cessations définitives, des interruptions temporaires et les réductions d’activité des femmes, traduisant « davantage une décision des ménages plutôt qu’une discrimination de l'employeur » , selon l’Insee. Les écarts peuvent également être le fruit d' »une répartition des tâches inégalitaire après l’arrivée d’un enfant », mais aussi d’un calcul mettant en regard le coût de la garde des enfants et les revenus salariaux. « Les ménages semblent s’ajuster aux incitations financières, les mères aux salaires les plus faibles étant les plus incitées à réduire leur activité », est-il expliqué.