Tout le monde sait que les soignants, largement, ont fait partie de la première ligne mobilisée contre le Covid-19, avec les difficultés matérielles, la déconsidération, la faible reconnaissance salariale et d'engagement… Pendant cette crise, cette première ligne aura aussi été « accompagnée » des travailleurs de la seconde ligne, qui ont organisé la continuité de la vie économique et sociale dans le pays.
Et parmi ceux et celles-là, le télétravail n'a pas été une option possible pour 4,6 millions d'entre eux. La Dares note que 48 % des salariés ne sont pas sur un poste télétravaillable et ont été exposés au virus. La continuité du travail sur site, avec son risque important d'exposition au Covid-19, notamment lors du contact avec le public et à sa fréquence, a été la réalité de travailleurs du commerce, des services, des transports…
La Dares a ainsi estimé à 17 professions, pour ces près de 5 millions de personnes, celles qui ont été mobilisées pendant la crise. Avec des spécificités d'emplois bien marqués, une faible qualité de leur emploi. Cette estimation se base sur les indicateurs dans 6 domaines : le niveau de salaire, les conditions de travail et celles d'emplois, les horaires et la conciliation avec la vie personnelle, le dialogue social et la formation professionnelle.
Il ressort de l'enquête que ces travailleurs, sont deux fois plus souvent en contrats couts que la moyenne des employés du privé, que leur rémunération est de près d'un tiers moindre, avec des durées de travail hebdomadaires plus courtes, et une exposition au chômage plus forte. La Dares pointe que les risques d'accident du travail sont plus nombreux pour ces salariés et également que pour ces différents risques, une forte disparité entre hommes et femmes existe, symbole d'une division du travail genrée encore très marquée, notamment dans les révisions.