Grâce à ces prestations — qui comprennent les minimums sociaux, les allocations logement, les prestations familiales et la prime d'activité —, le taux de pauvreté est de 14 % de la population, alors qu'il aurait atteint 22,2 % en l'absence de ces allocations, précise le service statistique des ministères sociaux.
Le taux de pauvreté mesure la proportion de personnes dont le niveau de vie est inférieur à 60 % du niveau de vie médian, soit 1 026 euros par mois.
Ce chiffre n'est pas forcément directement corrélé à la pauvreté « ressentie » par la population, laquelle est en nette augmentation. Ainsi, selon le « baromètre d'opinion » de la Drees, 18 % des Français se considéraient comme pauvres fin 2018, contre 13 % un an plus tôt, alors que dans le même temps le taux de pauvreté « monétaire » (mesurable d'un point de vue statistique) restait quasiment stable.
Chez les ouvriers, la détérioration de cette perception a été encore plus nette : 29 % se déclaraient pauvres en 2018, contre 18 % en 2017.
En ce qui concerne les minimums sociaux — dont les quatre principaux sont le RSA, l'allocation adulte handicapé, le minimum vieillesse et l'allocation de solidarité spécifique —, la Drees précise qu'en 2017, ils ont bénéficié à 7 millions de personnes (en comptant les enfants et conjoints), soit 11 % de la population. Dans les départements d'outre-mer, hors Mayotte, ce taux monte à un tiers.
La France a consacré en 2017 quelque 26,5 milliards d'euros, soit 1,2 % de son PIB, à ces minimums sociaux. Le service national universel (SNU), couterait à lui seul, près de 1,9 milliard d'euros. Et hier, jeudi 5 septembre, 5 milliards d'euros pour financer la French tech ont été annoncés.
L'exécutif mène depuis plusieurs mois une concertation sur la création d'un revenu universel d'activité (RUA), qui se substituerait d'ici à 2023 à plusieurs prestations sociales, dont le RSA et la prime d'activité. L'idée de cette prestation unique avait été annoncée il y a un an par le président Emmanuel Macron au moment de la présentation de sa stratégie de lutte contre la pauvreté.
L'exécutif continue de grignoter, réforme après réforme, par « pragmatisme » le système de protection sociale française. Alors que c'est ce système de protection (« ce pognon de dingue ») qui permet précisément à notre pays d'être un de ceux avec le taux de pauvreté parmi les plus bas d'Europe, il augmente pourtant, sensiblement, depuis plusieurs années.
L'Observatoire des inégalités pointait l'existence d'un million de travailleurs pauvres.