Les éboueurs parisiens mobilisés pour leurs conditions de travail et leur sécurité
Depuis le 17 novembre, les éboueurs de Paris sont en grève reconductible pour défendre leurs conditions de travail et leur sécurité. Lire la suite
Par leur grève surprise du 25 mai avec occupation de l'hôtel de ville de Paris et allumage de fumigènes sur les toits du monument, les agents de la propreté de Paris ont accompli une performance : mettre en lumière une lutte en cours depuis novembre 2020 contre la hausse du temps de travail. Induite par la loi de transformation de la fonction publique de 2019, ce passage de 1 550 à 1 607 heures annuelles fait mécaniquement disparaitre les accords et régimes dérogatoires à la durée légale du temps de travail (35 heures hebdomadaires) jusque là en vigueur dans les collectivités locales. Ce qui va priver quelques 56 000 agents de la municipalité parisienne de 8 jours de congés payés par an et par ricochet, accentuer les pénibilités au travail.
Illustration côté jardins et gestion des espaces verts parisiens : « Madame Hidalgo, maire de Paris, a fait construire 20 hectares d'espaces verts et fait planter 30 000 arbres tandis qu'en parallèle, les effectifs de jardiniers sont passés de 1 200 à 1 000 et que les effectifs de bucherons ont stagné », explique ainsi Adèle Tellez, déléguée syndicale CGT « Espaces verts ville de Paris », en dénonçant une politique écologique « qui se fait sur le dos des jardiniers municipaux ». Elle en veut pour preuve le fait que ces huit jours de congés correspondent à environ 2 000 emplois, soit 4 % de l'effectif des fonctionnaires de la mairie de Paris (selon la chambre régionale des comptes).
Menées par l'intersyndicale CGT-FSU-FO-UCP —, ces mobilisations récurrentes impliquent désormais les agents de tous secteurs de la Ville de Paris (jardiniers, égoutiers, assistants sociaux, éducateurs, éboueurs, bibliothécaires, balayeurs..) qui, tour à tour, chaque jeudi, improvisent des grèves et manifestations surprise comme celle du 19 mai, premier jour du déconfinement, où les agents des catacombes étaient en grève afin de pousser la maire de Paris à ouvrir des négociations réclamées depuis novembre par les syndicats.
De plus en plus suivies par les agents, syndiqués ou pas, ces manifestations surprise ont permis d'ouvrir une brèche : « Jusque là sourde à nos protestations et revendications au motif qu'elle n'avait d'autre choix que d'appliquer la loi, Anne Hidalgo vient de nous faire une première concession de 3 jours de RTT par an en compensation partielle des 8 jours de congés payés supprimés par la loi », explique Simon Lecoeur, assistant social ville de Paris et délégué syndical CGT. « C'est la preuve que nos mobilisations commencent à porter leurs fruits, même si on est encore très loin du compte », précise pour sa part Adèle Tellez qui, à l'instar de son collègue, Simon Lecoeur, entend bien regagner la totalité des jours de congé perdus.
« Bien que le confinement n'ait pas facilité les choses, nous avons réussi à construire une intersyndicale plutôt soudée qui se réunit chaque semaine pour décider des suites à donner à chaque séquence de mobilisation », poursuit Simon Lecoeur. Prochaine étape, jeudi 3 juin : une manifestation depuis la mairie du 12ème arrondissement jusqu'à l'hôtel de ville pour impliquer un maximum d'agents municipaux et consolider la dynamique du mouvement social.
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