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ÉNERGIE

Contre le plan Hercule, la mobilisation s’élargit aux usagers

22 janvier 2021 | Mise à jour le 22 janvier 2021
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Contre le plan Hercule, la mobilisation s’élargit aux usagers

Tandis que les négociations entre Paris et Bruxelles se poursuivent en toute opacité autour du projet Hercule, la mobilisation des agents d'EDF ne faiblit pas. Ce mardi 19 janvier, 40,6 % étaient en grève à l'appel de l'intersyndicale CGT-CFE-CGC-FO-CFDT pour s'opposer au démantèlement de l'entreprise publique et informer les usagers.

Avec une moyenne nationale de plus de 40 % de grévistes ce 19 janvier, l'intersyndicale CGT-CFE-CGC-FO-CFDT d'EDF est rassurée : « Après la trêve des confiseurs, on pouvait s'attendre à une baisse de la mobilisation, or on vient d'assister à un très fort rebond », se réjouissent les membres du syndicat CGT de la centrale nucléaire de Dampierre en Burly (Loiret).

De retour de leur initiative du matin, une opération de tractage d'un 4 pages à destination des usagers dans le centre du village d'Ouzouer-sur-Loire, les grévistes examinent attentivement les chiffres qui leur parviennent en fil continu depuis l'ensemble des sites du territoire : 44 % de grévistes dans le parc nucléaire d'EDF avec une pointe de 59 % à la centrale du Blayet ; 32 % dans la branche distribution (Enedis) ; 35 % dans la division thermique à flamme ; 32,4 % chez EDF SA ; 22 % à la division ingénierie  et, « cerise sur le barrage », 45, 25 % chez EDF Hydro, avec un pic de 83 % à l'unité de production Centre. Bref, une réussite, en termes de mobilisation, mais qui n'est jamais qu'une énième étape de la longue bataille contre le fameux projet Hercule.

À la rencontre des usagers

Jusqu'ici menée en interne par les agents d'EDF, cette lutte contre Hercule doit à présent franchir un nouveau cap : s'adresser aux usagers afin qu'ils s'approprient tous les enjeux de ce projet de démantèlement de l'entreprise publique nationale de l'énergie.

Qu'ils en saisissent toutes les conséquences : évolution des tarifs de l'électricité, autonomie et indépendance énergétiques de la France, impacts environnementaux, financement des énergies renouvelables, ouverture à la concurrence, etc. Autant de sujets dont la technicité et la complexité peuvent rebuter, voire désespérer, surtout  en ces temps de crise sanitaire  et de confinement des corps et des esprits.

Nouvelle mobilisation le 28 janvier

D'où l'initiative de la CGT confédérale d'organiser un temps fort de mobilisation nationale, le 28 janvier, autour de la question de l'énergie et de l'avenir de ce bien commun qu'est EDF. Le but : éclairer les citoyens-usagers aussi bien sur les propositions de la CGT alternatives au plan Hercule que sur les choix politiques qui se discutent actuellement dans le huis clos de réunions très opaques entre le président Macron et la Commission européenne, loin des instances parlementaires qui, elles, continuent de réclamer un débat public sur cette question éminemment politique.

Notons à ce titre que la chaîne Public-Senat a pris le parti de se saisir de la mobilisation du 19 janvier pour rediffuser ce même jour l'excellent débat sénatorial du 13 janvier, passé inaperçu du grand public et à visionner ici. C'est dans cette optique d'ouvrir le débat à ceux qui sont les premiers concernés, les usagers particuliers comme les entreprises, que plusieurs syndicats CGT de l'énergie ont renoncé au traditionnel piquet de grève devant leur usine — où il ne sont pas visibles — pour se déployer dans les centres-ville ce 19 janvier.

L'expérience Ouzouer-sur-Loire

Retour d'expérience à Ouzouer-sur-Loire, petit village d'à peine 3000 habitants situé à proximité de la centrale de Dampierre:  Arrivé sur la place de l'église à 6 h, Marc Barré (du syndicat CGT Dampierre) rejoint l'intersyndicale de 20 grévistes. Il y a quelque 15 000 tracts à distribuer au croisement de quatre routes nationales.

À 9 h, plus rien, le stock est épuisé : « Du jamais vu, s'étonne Marc Barré : Malgré le froid glacial, les automobilistes s'arrêtaient, ouvraient la vitre pour réclamer le tract, nous encourager à tenir bon, nous assurer de leur soutien et certains, pour discuter du projet Hercule et de la pandémie-confinante », se réjouit le militant. Essai réussi, à réitérer lors de la journée d'action du 28 janvier.