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DROITS DE L’HOMME

Des entreprises accusées de « recel de crimes contre l’humanité »

26 juillet 2021 | Mise à jour le 16 août 2021
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Le 1er juillet, la justice française demandait une enquête contre des sociétés du textile dont les chaines d'approvisionnement en Chine sont accusées de recourir au travail forcé des Ouïgours.

Certaines entreprises de l'habillement se sont-elles rendues coupables de « recel de crimes contre l'humanité » en Chine, notamment dans la province du Xinjiang où vit la minorité ouïgoure ? C'est l'accusation sur laquelle devra se prononcer la justice française qui, le 1er juillet, ordonnait une enquête après le dépôt d'une plainte, le 9 avril, par l'association Sherpa, le collectif Éthique sur l'étiquette ainsi qu'un représentant de cette communauté en France. Lesquels incriminaient quatre grands groupes du prêt-à-porter et de la chaussure de sports : le français SMCP (De Fursac), l'espagnol Inditex (Zara), le japonais Uniqlo et l'américain Sketchers de « tirer profit de biens fabriqués au moyen de la mise en servitude des Ouïgours dans la région du Xinjiang, où la population subit du travail forcé ».

Un million de personnes internées

C'est que, depuis la publication par l'Institut australien de politique stratégique, en mars 2020, d'un rapport dénonçant de telles pratiques dans les « camps de rééducation » installés sur place par Pékin, on parle d'un minimum d'un million de personnes internées, mais également « le transfert de plus de 80 000 Ouïgours, parfois directement des “camps de rééducation”, dans des entreprises situées en Chine [hors du Xinjiang, ndlr] entre 2017 et 2019 », c'est plus de 80 sociétés parmi les grands noms des secteurs technologiques (Apple, Sony, Samsung), du vêtement (Nike, Adidas, H & M), de l'automobile (BMW, General Motors, Volkwagen)… qui sont pointées du doigt. Plus que soupçonnées de s'être en effet montrées peu regardant avec leurs sous-traitants chinois.

La Chine réfute les accusations sans permettre de vérifications

« C'est compliqué à vérifier concrètement puisque l'on ne peut pas aller au Xinjiang et que la Chine refuse toute mission d'information qui pourrait se rendre sur place et vérifier, mais tout un tas de preuves et de témoignages laissent à croire qu'il y a effectivement beaucoup de travail forcé au Xinjiang. Y compris pour des entreprises françaises », confirme Sylvain Goldstein, chargé pour la CGT des relations avec les organisations syndicales d'Asie et de la zone Pacifique.
Les déclarations faites par de nombreux pays, de gouvernements, de parlements, d'ONG ne font hélas que conforter ces dires. À l'image de notre Assemblée nationale qui, le 17 juin, parlait « de crimes contre l'humanité et de génocide perpétrés par les autorités de la République populaire de Chine à l'encontre des Ouïgours ».

Des allégations que réfute mordicus Pékin. « La Chine a toujours le même discours. Elle dément, mais n'apporte pas de preuves, ne permet pas de vérifier », regrette le responsable syndical. « Il suffirait que la Chine ouvre de façon très libre le Xinjiang à une mission d'information de la CSI ou de l'OIT qui pourraient faire part en toute indépendance de ce qu'elles ont pu voir. Vérifier et donc infirmer ou confirmer les critiques envers le gouvernement chinois. » Ce que refuse toujours à ce jour Pékin, défendant un socialisme à la sauce chinoise bien loin du paradis social annoncé. À suivre donc…

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