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La culture prise en étau

4 juin 2015 | Mise à jour le 21 novembre 2016
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Avec plus de 180 festivals annulés et de structures fermées depuis un an sur le territoire métropolitain, la France voit tout un pan de son secteur culturel s'effondrer. Et les causes ne sont pas seulement locales.
Cette régression de l'offre culturelle en France –et en Europe- a d'importantes causes locales et nationales, mais est aussi, plus insidieusement, provoquée par le partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP ou TAFTA pour les Américains) dont les négociations, souvent très opaques, entre l'Union européenne et les Etats-Unis ont débuté en 2013.

Si l'on s'en tient au seul critère économique –auquel bien sûr la culture ne saurait être réduite-, rappelons qu'en 2009, 697 000 personnes intervenaient dans le secteur culturel pour un volume de 557 millions d'heures de travail salarié, chiffre auquel s'ajoutent 870 000 professionnels de la culture qu'emploient les entreprises non culturelles. Pour l'ensemble de l'Union européenne, la commission européenne reconnaît plus de cinq millions de personnes travaillant dans les « industries créatives ».
La culture contribue ainsi sept fois plus au produit intérieur brut français que l’industrie automobile avec 57,8 milliards d’euros de valeur ajoutée par an .

Au printemps 2014, au terme d'une intense mobilisation et d'un travail de lobbying, la France obtenait que l'exception culturelle soit réaffirmée. Mais celle-ci ne s'applique en réalité qu'au cinéma et à l'audiovisuel, et encore, cette exception n'est-elle qu'un mandat provisoire.
Pour Denis Gravouil, Secrétaire général de la Fédération CGT du Spectacle « Le lobby hollywoodien entend bien contourner cette exception, même au niveau de l'audiovisuel notamment par le biais du web, avec en tête de pont une entreprise comme Netflix. « Heureusement », poursuit-il, « ici et de l'autre côté de l'Atlantique, les salariés de la culture sont plutôt sur la même longueur d'onde. Ils ont bien compris, par exemple, qu'il fallait lutter ensemble contre le dumping social. Nos batailles sont communes avec le ministère, face à une commission européenne composée de libéraux pur jus. »

Sans oublier qu'au Parlement européen, la député allemande Julia Reda, membre du Parti Pirate a présenté un rapport de réforme du droit d'auteur assez mal ficelé auquel la France a répondu vertement. Mais de grosses tournées du spectacle vivant sont aussi menacées comme le confirme le Syndicat français des artistes qui appelle à manifester contre cette régression le 1er mai.

D'autres acteurs culturels, comme le Conseil européen des Associations de Traducteurs Littéraires rappellent que « L'exception culturelle ne protège pas le monde du livre », en précisant que « L'idée que la culture doit être considérée autrement que les autres produits commerciaux ne se traduit pas en obligations légales. » Après les réalisateurs et les scénaristes européens, les artistes européens réunis dans la coalition « Be Fair To Performers », soit 130 organisations de 28 pays membres de l'UE appellent à la vigilance et à la mobilisation.

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