8 mars 2019 | Mise à jour le 9 mars 2019
À l'occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes, des manifestations étaient prévues partout en France. Les organisations du collectif #8mars15h40, dont la CGT, invitaient les salariés à débrayer à 15 h 40, heure à partir de laquelle les femmes travaillent gratuitement.
Appel de la CGT à quitter le travail à 15 heures chez Axa à Isneauville (Seine-Maritime);opération bureaux vides à 15 h 40 et rassemblement devant la cafétéria chez Orange à Lannion (Côtes-d'Armor) ; manifestation réclamant une loi-cadre contre les violences faites aux femmes, l'égalité salariale entre les hommes et les femmes, une éducation scolaire non sexiste, le droit à la PMA et l'accès à l'IVG pour toutes à Tours (Indre-et-Loir); etc.
Ce 8 mars 2019, à l'occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, les actions les plus diverses se sont multipliées partout en France à l'appel du collectif #8mars15h40 – L'heure des comptes, qui rassemble 37 organisations : des associations féministes, des syndicats (CGT, FSU et Solidaires), des organisations de jeunesse et des ONG avec le soutien de partis politiques, la CGT appelant à la grève et à débrayage le 8 mars depuis 2017. Avec pour tous le foulard violet, de la couleur qui symbolise le féminisme, comme symbole de ralliement.
La revendication des années 1970 « à travail égal, salaire égal » n'est toujours pas satisfaite
Pourquoi « l'heure des comptes à 15 h 40 » ? Parce que la vieille revendication « à travail égal, salaire égal », qui date tout de même des années 1970, n'est toujours pas satisfaite : en France les femmes sont payées en moyenne 26 % de moins que les hommes tous postes confondus. Un écart qui, ramené à une échelle horaire, correspond au tiers d'une journée de travail, comme si, à partir de 15 h 40, les femmes travaillaient bénévolement. S'ajoute à cela le fait que dans de nombreux secteurs le travail des femmes est dévalorisé à la fois financièrement et socialement (la santé, le social, les services ou encore l'éducation), sa pénibilité niée, les déroulements de carrières absents ou ralentis par rapport aux hommes, etc.
Grèves, débrayages et initiatives multiples
En région parisienne plusieurs entreprises ou administrations ont mené des actions avec appel à la grève ou à débrayage.
À la Caisse nationale des allocations familiales (Paris 14e), le syndicat CGT a organisé une initiative surprise à 15 h 40 en proposant aux personnels qui le souhaitaient de descendre dans le hall d'entrée redécoré en violet avec des affiches CGT sur les droits de femmes pour entonner une version « 8 mars » de la chanson Femmes des années 80. Le tout pour se féliciter d'un accord en cours de négociation qui pourrait aboutir prochainement à de très importants rattrapages de salaires accompagnés d'un diagnostic sur les inégalités salariales.
Chez Cap Gemini (La Défense) le rassemblement du matin visait à dénoncer les inégalités de salaires et l'hypocrisie et les mensonges de la direction sur le sujet.
Stop aux violences contre les femmes
À Paris, les organisations se sont retrouvées place de la République à Paris à 15 h 40 pour des prises de paroles dépassant la stricte question salariale. Cela en présences de plusieurs personnalités parmi lesquelles Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.
Parmi les mots d'ordre : « Stop aux violences faites aux femmes ! Stop aux féminicides ! », la Maison des femmes de Paris rappelant que, depuis le 1er janvier 2019, 30 femmes sont déjà mortes sous les coups de leurs conjoints ou compagnons. Un sujet qui concerne tous les milieux sociaux, dans tous les pays, sur tous les continents.
En clair, défendre les droits des femmes méritera d'autres mobilisations.