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En Bretagne, syndicats et citoyens s’unissent pour défendre l’accès aux soins

4 février 2025 | Mise à jour le 4 février 2025
Par | Photo(s) : Manuella Binet
En Bretagne, syndicats et citoyens s’unissent pour défendre l’accès aux soins

À l'initiative d'élus et d'un collectif de défense de l'accès aux soins, des cahiers de doléances ont été mis à disposition des habitants de l'ouest des Côtes-d'Armor ces dernières semaines. Un relais bienvenu dans la lutte pour les hôpitaux de proximité pour la CGT.

Samedi 1er février, ils étaient près de 2 000 à avoir fait le déplacement de toute la Bretagne jusqu'à Guingamp (Côtes-d'Armor) pour dénoncer les conditions dégradées d'accès aux soins dans la région. Cette manifestation, qui a rassemblé syndicats, élus, citoyens et personnels de santé, était l'occasion de défendre les hôpitaux de proximité, mais aussi de remettre à la sous-préfecture les cahiers de doléances mis à disposition des habitants ces dernières semaines, en ligne et dans les mairies, et qui ont recueilli au total plus de 1 500 témoignages. À la manœuvre, une douzaine de maires costarmoricains et le collectif Initiative Urgence Armor Santé Yec’hed Mat.

Soixante-dix pour cent des répondants au questionnaire en ligne ont déclaré avoir déjà renoncé à des soins, faute de médecin disponible ou face à des délais de rendez-vous trop longs. Les services d'urgences des centres hospitaliers de Carhaix (Finistère) et Lannion (Côtes-d'Armor ) étant régulés, une majorité de répondants dénonce aussi des problèmes d'accès à l'hôpital et affirme devoir parfois faire des heures de route pour voir des spécialistes.

Une colère citoyenne utile à la lutte

« Les retours ne nous ont pas surpris. Il y a des situations qu'on connaissait, d'autres qu'on découvre », réagit Virginie Le Thuaut, infirmière et déléguée CGT au centre hospitalier de Guingamp.

Si la CGT n'est pas à l'initiative de ces cahiers de doléances, elle a choisi de la soutenir et de se joindre au cortège, après un débat interne. « On s'interroge sur le degré de confiance accordé aux élus à l'origine de cette initiative. Certains s'affichent pour la défense de l'accès aux soins sur le territoire, mais les partis politiques auxquels ils appartiennent ne votent pas en ce sens. En revanche, on est pour une convergence entre les syndicats, les professionnels de santé et les citoyens sur cette problématique », explique Guillaume Salis, secrétaire de l'union syndicale départementale (USD) 22.

« L'aide des habitants est la bienvenue. Il faut initier une action qui se nourrisse de la colère pour mobiliser. » Virginie Le Thuaut, élue CGT à l’hôpital de Guingamp

Pour Gaël Roblin, élu guingampais et membre du collectif Initiative Urgence Armor, « une absence de réponse de l'État à ces doléances alimenterait une colère profonde ». Mais cette colère pourrait être utile selon Virginie Le Thuaut. « Ça fait des années qu'on alerte sur les difficultés du système, mais seus, on n'arrivera pas à faire bouger les autorités. On est débordés, donc l'aide des habitants est la bienvenue pour défendre l'hôpital public. Il faut initier une action qui se nourrisse de la colère pour mobiliser. »

D'autant que les tentatives d'échanges avec l'agence régionale de santé (ARS) ou le préfet sur la situation des centres hospitaliers du territoire ne mènent nulle part. Si la manifestation du 1er février avait pour but de maintenir la pression, elle a aussi permis de rappeler que la situation des hôpitaux de proximité bretons est un choix politique, mais que des solutions existent.