27 novembre 2018 | Mise à jour le 7 décembre 2018
Samedi 24 novembre, des milliers de personnes ont manifesté partout en France à l’appel du collectif citoyen #NousToutes pour dire « Stop aux violences sexistes et sexuelles. » Partie prenant du mouvement, la CGT y était. Entretien avec Céline Verzeletti, secrétaire confédérale en charge de l’égalité femmes hommes.
Le mouvement citoyen #Nous toutes qui regroupe notamment des associations féministes et des organisations syndicales dont la CGT appelait à une marche samedi dernier. Pourquoi cette date ?
Parce que c’était la veille de la Journée mondiale contre les violences sexistes et sexuelles contre les femmes. La mobilisation du 25 novembre a lieu depuis des années. Cette fois, nous l’avons fait la veille préférant ne pas l’organiser un dimanche. Mais ce qui est marquant, c’est que l’année dernière nous étions 3 000 ou 4 000 personnes alors que cette année nous étions au bas mot 10 fois plus nombreux à Paris. Nous étions environ 60 000 partout en France mais nous n’avons pas tout à fait eu les retombées médiatiques espérées.
L’attention médiatique s’est concentrée sur la mobilisation des gilets jaunes ?
C’est vrai. Au lieu de relayer en boucle les incidents qui ont émaillé cette autre mobilisation citoyenne qui durait depuis plusieurs jours, les médias auraient pu davantage relayer la nôtre. D’autant que nous avons beaucoup communiqué à travers différentes tribunes, par exemple. On est forcément un peu déçus par le manque de visibilité alors que notre appel a eu plus d’impact cette année. Il s’est formé en juin dernier, et depuis, un gros travail militant avait été fait.
Cela dit, nous sommes satisfaits l’ampleur de la mobilisation et notamment parmi les jeunes, des jeunes femmes mais aussi des jeunes hommes. C’était très mixte.
Nous sommes satisfaits de l’ampleur de la mobilisation et notamment parmi les jeunesCéline Verzeletti
Qu’est-ce que cela montre ?
Cela montre que la vague #MeToo et #BalanceTonPorc ont généré un élan et une prise de conscience inédite dans la société française et notamment chez les jeunes générations. Cela montre aussi que ce n’est pas une fatalité et qu’on peut s’organiser entre associations, organisations syndicales et simples citoyens pour dire stop à ces violences et exiger la mise en place de moyens pour les prévenir et en venir à bout.
Les dirigeants CGT ont-ils participé en nombre à cette mobilisation ?
Ils étaient plus nombreux que d’habitude, en effet. Il y avait parmi eux Philippe Martinez. C'est la première fois qu’un secrétaire général de la CGT participe à une manifestation de ce genre.
Quelles suites aura ce mouvement ?
Nous en discutons actuellement. Il y a en ligne de mire la préparation du 8 mars 2019, journée internationale des femmes. Cela dit, la CGT continue à proposer des outils sur ce registre (site, livret, consultation…) et spécialement contre les violences sexistes et sexuelles sur le lieu de travail.
NVO n°3566 Numéro spécial Droits des femmesÉcart salarial, sexisme, violence, harcèlement : gagnons l’égalité professionnelle !
Dossier : Que vaut le travail des femmes ?
Analyse : Quand les réformes Macron fragilisent encore plus les femmes
Enquête : Les femmes dans la CGT