
La CGT se dote d'un manifeste pour le droit au logement
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Au 31 mars, les expulsions locatives ont repris après ce qu'on a coutume d'appeler la trêve hivernale, c'est-à-dire la période au cours de laquelle un locataire ne peut pas être expulsé de son logement.
En réalité, la trêve hivernale est très relative puisque, si elle protège les titulaires d'un bail tant dans le privé que dans le logement social, elle ne s'applique pas aux hébergements et dispositifs spécifiques. Les plus démunis peuvent donc être mis dehors au cœur de l'hiver : sorties de Centre d'accueil des demandeurs d'asile (CADA), résiliations de contrat d'accueil dans un foyer de jeunes travailleurs, fins de prise en charge d'urgence dans des hôtels meublés, 18 ans ou fin de contrat jeune majeur de jeunes logés en foyer par l'Aide sociale à l'enfance…
En outre, même en plein hiver, des familles en situation de précarité peuvent quitter leur domicile sous la pression morale, voire les menaces, de leur bailleur. Néanmoins, il est clair que les 60 000 commandements à quitter les lieux et les 12 000 expulsions avec emploi de la force publique (sur 150 000 procédures pour dettes locatives, chiffres de 2014) se déroulent à partir du mois d'avril. Elles sont suffisamment traumatisantes pour les ménages qui en sont victimes, et suffisamment symboliques d'une politique du mal-logement, pour qu'un moratoire sur ces expulsions soit une revendication forte.
C'est pourquoi le 31 mars, onze maires d'Île-de-France réunis à l'initiative du maire (PC) de Stains, Azzedine Taïbi, ont signé des arrêtés conditionnant toute expulsion sur le territoire de leur commune à un relogement préalable. Ces arrêtés indiquent : « Il ne sera procédé à aucune expulsion locative sur le territoire de la commune tant qu'il n'aura pas été fourni au Maire ou à son représentant qualifié la justification que le relogement de la personne expulsée et de sa famille dans un logement décent aura été assuré. »
Le 2 avril, un collectif d'organisations dont la CGT est partie prenante appelait à manifester place de la République à Paris « Pour le droit au logement pour tous et contre la reprise des expulsions locatives. »
Le droit au logement, pour le syndicat, passe d'une part par un grand service public de l'habitat et du logement et, d'autre part, par la construction, notamment avec un élargissement du « 1 % logement » à toutes les entreprises. Il y a en effet des besoins énormes, avec par exemple 600 000 demandeurs de logement en Île-de-France.
À l'opposé de cette évidence, Valérie Pécresse annonce, au nom d'une très étrange conception de la « mixité sociale », qu'elle entend priver de financement régional les constructions nouvelles de logements très sociaux dans les villes d'Île-de-France comptant déjà plus de 30 % de HLM. Elle annonce lutter ainsi contre les « ghettos » au moment où ses amis habitants du XVIe arrondissement se mobilisent contre le projet de création d'un centre d'hébergement d'urgence pour les sans-abri dans leur cher arrondissement…
Pour le Collectif logement de la CGT, ce ne sont pas les villes qui construisent, mais celles qui ne le font pas qui devraient, conformément à la loi, être pénalisées. Surtout, l'objectif de mixité sociale passe par une offre conséquente et variée de logement social et par la mise en œuvre des priorités nécessaires si l'on veut appliquer effectivement la loi Dalo : près de 60 000 ménages reconnus bénéficiaires d'un droit opposable au logement, mais pour lesquels les préfectures n'apportent aucune solution…
Environ 35 000 personnes hébergées chaque nuit dans un hôtel de Paris ou de sa banlieue, faute de place en hébergement d'urgence relevant du service public ou en logement d'insertion… et combien de vies d'enfant gâchées, entre la peur de la rue et l'enfermement dans de petites « piaules » d'hôtel type Formule 1 en bordure de périphérique ?
Décidément, manifester contre les expulsions, c'est aussi revendiquer en réalité une tout autre politique du logement qui pour la CGT se construit par de véritables droits…
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