2 mai 2019 | Mise à jour le 2 mai 2019
Plus de 350 médias et journalistes de terrain, dont le reporter d’images Gaspard Glanz, ont publié mercredi une tribune sur le site de franceinfo pour protester contre « les multiples violences d’Etat » dont ils estiment faire l’objet.
« Depuis trois ans maintenant, nous assistons à une volonté délibérée de nous empêcher de travailler, de documenter, de témoigner de ce qui se passe pendant les manifestations » , écrivent ces journalistes, indépendants ou intégrés à une rédaction, en ce jour de 1er mai sous haute tension.
« Il n'y a pas eu de manifestations ou de rassemblements ces derniers mois sans qu’un ou une journaliste n’ait été violenté physiquement ou verbalement par les forces de l’ordre » , poursuivent-ils.
« Plus récemment, un cap répressif a été franchi. Plusieurs confrères ont été interpellés et placés en garde à vue pour participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations, alors même que nous nous déclarons comme journalistes » .
Les signataires appellent donc le gouvernement à prendre « les mesures nécessaires pour que les forces de l’ordre cessent » de les « harceler » et les laissent travailler « librement » .
Ils soulignent aussi qu’une majorité d’entre eux sont « indépendants et précaires » et que la carte de presse « est devenue extrêmement compliquée à obtenir » .
« Or, les forces de l’ordre demandent systématiquement la détention d'une carte de presse pour nous permettre de travailler« , une « exigence abusive » .
Ils demandent de ce fait à la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP) de leur attribuer une carte de presse.
La Commission marquerait de la sorte « sa solidarité avec les plus précaires d’entre nous et ferait un geste politique fort en faveur de la liberté de la presse en France » , selon eux.
Parmi les médias signataires, figurent TaranisNews, le site d’information de Gaspard Glanz, mais aussi le Bondy Blog, VICE France, les Rue89 de Bordeaux, Lyon et Strasbourg, des collectifs de photographes comme Tendance Floue, l’agence d’images Pictorium.
Gaspard Glanz avait été interpellé le 20 avril à Paris, lors de l’acte 23 des « gilets jaunes », puis placé en garde à vue pendant 48 heures, après avoir fait un doigt d’honneur aux forces de l’ordre. Il doit être jugé le 18 octobre pour « outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique » .