26 mars 2019 | Mise à jour le 26 mars 2019
« Ascoval attire encore » : trois nouvelles offres ont été déposées pour la reprise de l’aciérie de Saint-Saulve (Nord), un dossier aux multiples rebondissements sur lequel la justice doit à nouveau se prononcer mercredi 27 mars. Un mois après le désistement du groupe franco-belge Altifort, qui a fait l’effet d’une douche froide, les 281 salariés du site sont suspendus à ce nouvel appel d’offres dans ce feuilleton devenu un marqueur de la politique industrielle du quinquennat Macron.
Lundi 25 mars, trois offres de reprise et deux marques d’intérêt ont été déposées auprès des organes en charge de la procédure, a indiqué un porte-parole de Bercy à l’AFP. « Ces offres sont encore assorties à ce stade de conditions suspensives » , a-t-on ajouté.
D’après une source proche du dossier, deux offres, déposées par le sidérurgiste britannique British Steel et le spécialiste italien des aciers spéciaux Calvi Networks, sont jugées particulièrement crédibles. Elles prévoient la reprise totale de l’activité et du personnel.
Une troisième offre, déposée par Secufund Industry, prévoit une reprise partielle des salariés et une modification de l’activité. Les marques d’intérêt ont été formulées via des lettres d’intention par l’industriel Pascal Cochez et par un groupe hollandais qui souhaite disposer de plus de temps pour étudier le dossier.
D’après une source proche des discussions, le tribunal de grande instance de Strasbourg devrait accorder mercredi un délai supplémentaire de « quelques semaines » , peut-être jusqu’à « courant mai » , pour se prononcer.
Pour la CGT, un point positif dans ces nouvelles offres
Créée en 1975 par Vallourec et devenue Ascoval en 2017, l’aciérie de Saint-Saulve attend un repreneur depuis la liquidation judiciaire en février 2018 du groupe Asco Industries, auquel le sidérurgiste Vallourec avait cédé 60% de l’usine, tout en conservant 40% des engagements de commandes.
Mi-décembre, le tribunal de Strasbourg avait mis fin à un long suspense en validant la reprise de l’usine par Altifort. Mais, à la surprise générale, le projet a échoué en février, l’entreprise n’ayant pas réussi à réunir les 35 millions d’euros qu’elle s’était engagée à apporter. Le tribunal de Strasbourg avait alors accordé un nouveau sursis d’un mois à l’aciérie.
Nacim Bardi, délégué CGT, voit un « point positif » dans ces nouvelles offres. « On attire encore et ça, c’est une satisfaction », confie-t-il à l’AFP. « Mais elles ne sont pas complètes car il y a pas mal de questions, de conditions suspensives, notamment concernant Vallourec », tempère-t-il.
En attendant la décision judiciaire, l’aciérie est en sous-activité depuis vendredi et ce jusqu’au 15 avril, toutes les commandes ayant été honorées.
« Les salariés sont fatigués. On est tous à bout » , confie pour sa part Nicolas Lethellier, délégué CGT. » On a envie que ça se termine, cette situation dure depuis trop longtemps.«