22 novembre 2022 | Mise à jour le 22 novembre 2022
Par
Pauline Porro
| Photo(s) : Riccardo Milani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Ce mercredi 22 novembre, la CGT Fonction publique a rappelé lors d'un point presse les enjeux des élections professionnelles qui se tiendront du 1er au 8 décembre dans les trois versants de la fonction publique. Un scrutin clé pour la CGT, dans un contexte social sous haute-tension.
Plus de cinq millions d'agents titulaires et non titulaires sont appelés à voter du 1er au 8 décembre. En jeu, le choix des représentant.e.s qui siégeront pour quatre ans au sein des instances représentatives des personnels de la fonction publique. “Près de 20% de l'ensemble des salariés iront aux urnes, c'est donc un enjeu politique et citoyen de première importance” a rappelé Baptiste Talbot, coordinateur de la CGT Fonction publique lors de la conférence de presse qui s'est tenue le 22 novembre 2022 au siège de l'organisation syndicale. Pour ces élections qui se tiendront dans la fonction publique d'État, territoriale et hospitalière, le programme s'articule autour de dix mesures. Hausse de la valeur du point d'indice, indexation des salaires sur l'inflation, nouveau plan de titularisation, amélioration des grilles indiciaires et déroulements de carrière, égalité salariale entre les femmes et les hommes, investissement massif dans la formation professionnelle…. Autant de propositions qui entendent répondre à la grogne qui monte dans l'ensemble de la fonction publique.
Un vote massif pour la CGT le 8 décembre serait un contre-pouvoir
Le contexte social explosif pourrait jouer en faveur de la centrale. “Cette année, la CGT enregistre 31 552 nouvelles adhésions, c'est beaucoup plus important que les années précédentes et le pic se constate les derniers mois autour des mobilisations menées, notamment dans la fonction publique” observe Céline Verzeletti, secrétaire confédérale. Les représentants syndicaux appellent dès lors à considérer ce scrutin comme le prolongement des luttes en cours. “Un vote massif pour la CGT le 8 décembre serait un contre-pouvoir dans l'ensemble des établissements, collectivités et administrations mais serait également un message envoyé au gouvernement et au patronat” analyse Frédéric Birobent, membre de la direction confédérale en charge des élections professionnelles. Et de rappeler qu'”au-delà de sa place de première organisation syndicale de la fonction publique, c’est bien la question de la première place représentative auquel ce scrutin compte participer”.
Participation décisive
Plus encore qu'en 2018, les listes de la CGT couvriront très largement ces élections. Le résultat d'un intense travail militant en cette période de forte mobilisation. “On arrive à déposer des listes dans de nouveaux établissements, tels que le CHU de la Réunion ou encore de nombreux EHPAD” observe ainsi Delphine Girard de la CGT Action sociale et Santé.
Pour la CGT, la question de la participation sera décisive : cette dernière est en baisse régulière sur les trois derniers scrutins, tombant à 49,8% en 2018. Une problématique accentuée par la généralisation du vote électronique, contesté par la CGT. “Le choix a été fait de faire des économies sur la démocratie sociale, ce qui, de notre point de vue, conduit à la baisse de la participation” analyse Baptiste Talbot. “Les employeurs, responsables des modalités d'organisation du vote et le gouvernement auront leur part de responsabilité à prendre si cette participation devait encore baisser” relève Natacha Pommet, secrétaire de la fédération CGT des services publics.
En amont de leurs prises de parole, les syndicalistes ont tenu à rendre hommage à leur collègue, agent chargé du contrôle fiscal tué dans le cadre de l'exercice de ses missions, dans le Pas-de-Calais. Et de “réaffirmer combien est noble la mission du contrôle fiscal et d'insister sur la responsabilité des autorités, notamment gouvernementales, s’agissant du discours sur l'impôt, le consentement à l'impôt et le caractère indispensable des missions de contrôle fiscal.”