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PORTRAIT

François Caspary: «Militer, c’est un engagement au quotidien»

27 mars 2015 | Mise à jour le 14 mars 2017
Par | Photo(s) : Eve Scholtès
François Caspary: «Militer, c’est un engagement au quotidien»

François Caspary est éducateur spécialisé à l'Anras, à Albi, dans le Tarn. À 58 ans, ce Meusien peine à donner une définition du militantisme. Parce que son engagement, c'est celui d'une vie, la sienne.

Accusé, levez-vous… François Caspary, aux côtés de deux autres délégués syndicaux centraux de l'Association nationale de recherche et d'action solidaire (Anras), répondait récemment à cette injonction pour propos insultants et outrageants à l'encontre de l'ancienne directrice générale de la structure: «Pas facile de se retrouver sur le banc des accusés, en correctionnel de surcroît, mais j'étais confiant, déclare celui qui dénonce depuis longtemps la stratégie et le management de son employeur. Les propos incriminés étaient des revendications exprimées dans un tract intersyndical publié en juin 2013, en plein conflit social.

Je les assume. Ni insultants ni outrageants, ils constituaient une réponse à une situation et à un projet que nous refusons. La justice nous a d'ailleurs donné raison en prononçant la relaxe le 19 janvier.» Le ton reste calme et déterminé dans la bouche du militant qui, gamin, usait ses fonds de culotte à Longwy, au pied des hauts-fourneaux que fréquentaient son grand-père et son père jusqu'à leur extinction en 1987. «La CGT était également très implantée, et j'ai vécu au plus près le combat contre la fermeture. Cette histoire marque inconsciemment mon parcours: l'humanisme, la solidarité et la fraternité qui s'exprimaient au quotidien renforcent ma détermination, nourrissent mon engagement. Elles alimentent aussi mon militantisme.»

TERREAU FERTILE EN MILIEU HOSTILE

François Caspary, justement, se définit comme un militant du social. Lorsqu'il décroche son diplôme d'éducateur spécialisé, en 1982, il envisage déjà clairement sa mission. Sa formation, pendant trois ans, à Nancy, puis ses premiers contrats confortent cette orientation: «Aujourd'hui encore je reste convaincu de la nécessité de porter, pour l'action sociale, une vision politique et un projet de société qui sont toutefois mis à bas depuis 50 ans. Tandis que les employeurs s'organisent pour dénoncer la convention collective 66, la baisse des budgets et la dégradation des conditions de vie et de travail des salariés créent un énorme malaise.» L'action sociale, en France, perd son âme. François Caspary s'y oppose. Il ajoute tout naturellement l'engagement syndical à sa panoplie; au sein de l'Anras, mais aussi à l'Ufas-CGT et aux prud'hommes à Albi.

Le déclic de la syndicalisation intervient très tôt, dès 1985, à l'issue d'un conflit qui, ironie de l'histoire, l'amène à soutenir un délégué CGT licencié pour avoir exercé son droit à l'expression syndicale. Le temps passe, pas la détermination, malgré les difficultés, les attaques et les inquiétudes: «Le militantisme, c'est quelque chose que je vis, conclut François Caspary. C'est un engagement au quotidien, pour moi et pour les autres aussi. J'en tire une grande force et une grande dignité.»

 

1956, naissance à Verdun

1978, premier emploi d'éducateur spécialisé non diplômé à Verdun

1982, diplôme d'éducateur spécialisé à Nancy

1985, salarié de l'Association roussillonnaise d'action sociale (ARAS).
Premier conflit social et syndicalisation à la CGT

2006, salarié de l'AGOP. Conflit social lié au changement de statuts, d'organisation et d'appellation de l'association qui devient l'Anras

2013, salarié de l'Anras. Conflit social lié à la gestion économique et au management de l'association

2015, salarié de l'Anras. La CGT, avec 45% des voix, devient la première force syndicale de la structure