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TRANSPORTS

Fret ferroviaire : la CGT s'insurge contre un scandale d'Etat

18 décembre 2023 | Mise à jour le 18 décembre 2023
Par | Photo(s) : Bapoushoo
Fret ferroviaire : la CGT s'insurge contre un scandale d'Etat

Conférence de presse sur le fret ferroviaire, CGT Cheminots, Montreuil 13 décembre 2023

Fret SNCF est dans le collimateur de Bruxelles. La CGT le dénonce et propose un plan d'apurement des comptes par le biais d'une caisse de la dette du transport de marchandises, la réunion en une seule entité des activités marchandises et voyageurs et enfin l'installation de Fret SNCF comme outil public.

«Nous considérons que le plan de discontinuité économique de Fret SNCF présenté conjointement par la direction et le gouvernement est un scandale d'Etat », affirme Thierry Nier, secrétaire général de la CGT cheminots. Fret SNCF est en effet dans le collimateur de la Commission européenne. Une procédure est engagée contre l'Etat français accusé d'avoir soutenu financièrement cette entreprise sur la période 2007 – 2019, ce qui contreviendrait aux règles de la concurrence européenne. Lors de la conférence de presse qu'elle tenait à son siège montreuillois le 13 décembre 2023 – jour de la conclusion de la COP 28 – c'est la violation d'un tout autre principe qu'a dénoncé la CGT: le démantèlement d'un des leviers de la décarbonation que constitue une entreprise publique du fret ferroviaire.

« En 20 ans, 30 000 kilomètres ont été construits en Europe, tandis que 15 000 kilomètres de voies ferrées disparaissaient. »

L'injonction libérale aux règles concurrentielles entre clairement en totale contradiction avec les engagements européens sur la réduction des gaz à effet de serre. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT relève notamment le bilan aberrant de la politique de libéralisation bruxelloise qui a développé la route au détriment du rail : « En 20 ans, 30 000 kilomètres ont été construits en Europe, tandis que 15 000 kilomètres de voies ferrées disparaissaient. » La secrétaire générale de la CGT s'est aussi interrogée sur le zèle qu'avait mis le gouvernement français à céder aux ordres de la Commission européenne pour assurer la discontinuité de l'activité par la création de deux entreprises.  « Après 15 ans de libéralisation du fret ferroviaire, le verdict est sans appel, les marchés ont choisi le transport routier » s'insurge Thierry Nier, secrétaire général de la CGT Cheminots. Et de fait, les volumes du transport marchandises par train ont connu une chute vertigineuse, passant de 55 milliards en 2002 à 33 milliards en 2018.

Un plan de développement du fret 

A rebours des politiques menées ces deux dernières décennies au nom de « la concurrence libre et non faussée, » Thierry Nier, secrétaire général de la CGT Cheminots a présenté un projet de développement du fret ferroviaire appuyé par des subventions publiques car : « L'Etat ne peut pas définitivement abandonner Fret SNCF et laisser le secteur entre les mains du privé ». Les propositions CGT sont accessibles dans leur intégralité dans deux documents établis par la CGT cheminots et disponibles sur le site  https://www.cheminotcgt.fr/dossiers/transport-de-marchandises/ensemble-pour-la-continuite-de-fret-sncf/.

Le premier, qui date de septembre 2020 est intitulé « Ensemble pour le fret », et le second, qui vient d'être dévoilé « Ensemble pour la continuité du fret SNCF ». Le document de 2023 complète celui de 2020 et s'articule autour de trois points.  Le premier est l'instauration d'une caisse de la dette – qui doit permettre de l'apurer – la second point porte sur la réunion en une seule entité des activités marchandises et voyageurs. Enfin, plus globalement, la CGT préconise l'installation de Fret SNCF comme outil public au service de la nation. Les mesures proposées s'inscrivent dans le souci de la cohérence avec le tissu industriel. Ainsi, l'accent est-il mis sur le développement de l'activité dite du « wagon isolé ». Par ailleurs, et parmi les propositions CGT visant au développement économique du pays, on note cette demande à l'Etat qu'il impose une obligation minimale d'utilisation du mode ferroviaire aux logisticiens comme La Poste ou Amazon. L'idée est d'atteindre progressivement 25% en 2050, ce qui répondrait à la fois aux exigences écologiques et aux besoins de développement industriel sur nos territoires.