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RATP

Grève à la RATP contre l’ouverture à la concurrence

17 décembre 2020 | Mise à jour le 17 décembre 2020
Par | Photo(s) : Daiima/Fiickr
Grève à la RATP contre l’ouverture à la concurrence

Un bus de la RATP

Face à l'ouverture à la concurrence annoncée sur les réseaux de la RATP, les agents et les salariés du groupe sont appelés à la mobilisation. Pour leur avenir, mais aussi celui des transports publics à Paris et sa banlieue,  et donc le sort des usagers, face au risque de démantèlement de l'un des derniers grands services publics de transports en France.

Initialement prévue pour le 19 novembre, c'est, « crise sanitaire » oblige, jeudi 17 décembre que les salariés de la RATP pourront répondre à l'appel à la « grève massive » lancé par la CGT contre l'ouverture à la concurrence des réseaux du transporteur public. Avec une mobilisation attendue d'autant plus large que l'organisation a été rejointe par l'Unsa, Sud, Solidaires et le [Syndicat Autonome Traction, NDLR].

« Les agents ont pris conscience de leur force et même si on n'imagine pas 100 % de grévistes, on peut envoyer un bon message au gouvernement, à la région et à la direction et leur dire : “Votre projet, personne n'en veut” », anticipe Olivier Davoise, secrétaire général de la CGT RATP-Bus.

« Nous dénonçons la loi d'orientation des mobilités actée en 2019 et l'ouverture à la concurrence du réseau de surface de la RATP qui en découle », précise le représentant syndical. « Mais aussi le contenu du Cadre social territorialisé qui va être publié au Journal officiel à la fin du mois ou en janvier. Ce décret gouvernemental est censé définir les futures conditions de travail des 16 000 machinistes receveurs [les conducteurs, NDLR] de la RATP une fois ceux-ci transférés dans les filiales du groupe ou dans celles des entreprises concurrentes à partir du 1er janvier 2025. »

Face au risque de démantèlement

Car l'ouverture à la concurrence a tout d'un « démantèlement » pur et simple de l'EPIC RATP [Établissement public à caractère industriel et commercial, NDLR], « un des derniers grands services publics de transports en France ».

« La concurrence franchit un cran supplémentaire puisque les entreprises privées qui exerçaient leur délégation sur les transports réguliers de voyageurs inter ou périurbains vont devoir, à partir du 1er janvier 2021, se soumettre à des appels d'offres tous les cinq ans. C'est-à-dire que la RATP pourra concurrencer ces entreprises privées sur leurs réseaux “historiques” pour conquérir de nouveaux marchés et inversement, le réseau de bus de la RATP sera divisé en plusieurs lots », explique Olivier.

Conditions de travail dégradées

Quant au CST, il annonce « des conditions de travail drastiquement dégradées ». « Le coup du kilomètre-voyageur est constituée à 70 % par la masse salariale. La seule variable d'ajustement possible pour faire des gains de productivité et du profit, ce sera les salariés. On ira donc taper sur la rémunération, les conditions de travail, le temps de travail, le nombre de congés, de repos etc. », précise le responsable syndical.

« Inacceptable » pour les salariés de la Régie, d'autant que les déclarations de leur PDG, Catherine Guillouard, affirmant « travailler à mettre en place des conditions d'ouverture à la concurrence acceptables et donnant de la visibilité aux salariés », peinent à les rassurer.

En réalité, déplore le syndicaliste. « Aujourd'hui les machinistes receveurs travaillent environ 1 376 heures par an. Dans le cadre du CST ils devront passer à 1 607 heures ! ». Cela, accompagné d'un passage au régime de Convention collective des transports urbains qui ralentirait sérieusement leur progression salariale et leur plan de carrière.

Des mobilisations à venir

« Face à un tel enjeu quant à l'avenir de l'entreprise, du service public, ou de l'intérêt des agents qui le  régie, privatisations, salaires, conditions de travail, temps de travail, font vivre, il est évident que la journée qui arrive ne va pas suffire », prévient Olivier Davoise. « Il faut construire un rapport de force pour faire basculer les choses dans le bon sens avant 2025. » D'autres mobilisations suivront.

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