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CLIMAT

Grève des jeunes, Marche du siècle : climat et justice sociale au cœur des mobilisations

18 mars 2019 | Mise à jour le 19 mars 2019
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Grève des jeunes, Marche du siècle : climat et justice sociale au cœur des mobilisations

Il s’est véritablement passé quelque chose les 15 et 16 mars avec la grève des jeunes pour le climat puis la Marche du siècle pour « le climat, la justice sociale et contre la répression » . Quelque chose dont apparemment le gouvernement ne semble pas vouloir prendre la mesure, préférant concentrer l’attention de l’opinion sur les violences en marge de la manifestation des gilets jaunes, sur le Fouquet’s qui brûle, plutôt que de répondre positivement aux exigences et aux urgences sociales et climatiques. Reportage à Paris.

Ils sont des dizaines de milliers à avoir séché les cours vendredi 15 mars pour déferler joyeusement dans les rues de France à l’instar d’un million de jeunes partout dans le monde qui ont répondu à l’appel à la grève des jeunes pour le climat lancé notamment par la jeune Suédoise Greta Thunberg. Certes, l’exécutif avait dépêché vendredi, au milieu des collégiens, lycéens et étudiants, deux seconds couteaux du gouvernement pour faire des selfies avec les jeunes et donner le change, mais c’est bien la passivité et l’inaction de ce gouvernement comme des précédents que les jeunes sont venus dénoncer avec une maturité et un humour qui tranchent avec la gravité de ce qui les préoccupe.
Le gouvernement, par la voix du ministre de l'Éducation, a tenté vainement de leur « faire le coup » des débats pour les contenir dans leurs établissements, mais ils n’avaient pas envie de se laisser expliquer qu’on peut sauver la planète en triant sa poubelle et en prenant une douche plutôt qu’un bain. Il y avait sur leurs pancartes et dans leurs paroles une remise en cause d’un système économique qui conduit le monde à sa perte. Et c’est cela qui a changé indubitablement dans les consciences.

45000 personnes ont participé à la Marche du siècle de Paris

Les dizaines de manifestations de la « Marche du siècle » le lendemain, samedi 16 mars, portent aussi la marque de cette évolution profonde des consciences. Les manifestations ont voulu mêler justice sociale et climat, désormais préoccupations indissociables. Explosion des températures et explosion des dividendes vont en effet de pair. Preuve encore que la macronie n’a rien compris à ce mouvement profond, Emmanuel Macron a encore traité par le mépris la plainte en justice déposée par les ONG qui veulent faire condamner l'État pour son insuffisance à agir contre le réchauffement climatique, renvoyant la solution à des changements de comportements individuels plutôt qu’à des décisions politiques.

Pendant ce temps, la majorité prolonge la fabrication du glyphosate en France pendant trois ans

Preuve toujours de la duplicité du discours de la majorité LREM, vendredi 15 mars alors que les jeunes déferlaient dans les rues, l’Assemblée a adopté un amendement à la loi Pacte. Ils repousse de trois ans, à 2025, l’interdiction de la fabrication sur le sol français de pesticides vendus en dehors de l’Union européenne. Cela, alors que l’interdiction en 2022 de la production, du stockage et de la vente de produits phytopharmaceutiques figurait dans la loi agriculture et alimentation (Egalim) en application depuis le début de cette année.

L’environnement, le climat ne sont décidément pas des préoccupations d’Emmanuel Macron, dont les amis politiques ont préféré sauvegarder les intérêts des industriels phytosanitaires au mépris de la santé publique. Jusqu’à ce que la mobilisation citoyenne finisse par l’y contraindre. Mais pour l’heure le chef de l'État cherche seulement l’onction du suffrage universel sur sa seule posture de rempart contre l’extrême droite. Car ce n’est assurément pas avec les réponses aux enjeux environnementaux qu’il peut rallier les suffrages.