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Sous-traitance

Grève du nettoyage à la faculté de Jussieu

21 septembre 2021 | Mise à jour le 23 septembre 2021
Par | Photo(s) : Patrick Chesnet
Grève du nettoyage à la faculté de Jussieu

Cela fait maintenant une semaine que les personnels du sous-traitant Arc-en-ciel Environnement en charge de l'entretien du campus universitaire de Jussieu, à Paris, ont cessé leur travail. Pour demander simplement le respect de leurs droits.

Alors qu'en ce milieu de journée du 21 septembre, premier jour de l'automne, le soleil brillait sur la capitale, c'est après un arc-en-ciel que les quelque 250 à 300 personnes réunies dans l'enceinte du campus de Jussieu, lequel abrite la faculté des sciences de la Sorbonne, en avaient. Qui, aux cris de « Arc-en-ciel dégagez ! », « Arc-en-ciel, esclavagiste » dénonçaient les agissements de la société Arc-en-ciel Environnement, enseigne du groupe T2MC spécialisée dans le « nettoyage courant des bâtiments » en charge, depuis février dernier, de l'entretien de cette faculté où se croisent pas moins de 20 000 personnes chaque jour. Opérations de nettoyage que les 130 salariés de la compagnie sur le site universitaire ont décidé de cesser le 14 septembre. À l'unanimité.

L’entreprise fait la sourde oreille

« On en est à notre sixième jour de grève et Arc-en-ciel ne veut toujours rien entendre », se désole Maria, l'une des employées de cette entreprise, qui se dit prête à aller « jusqu'au bout ». C'est que le changement d'employeur intervenu en début d'année n'a guère amélioré les conditions de travail. « Avec le changement de sous-traitant, c'est 30 personnes qui sont parties et dont il faut maintenant se partager les heures, des contrats en CDD qui sont parfois antidatés ».

« On passe nos journées à lessiver les sols et on se retrouve seul pour nettoyer 160 toilettes par jour. Trop c'est trop », renchérit l'un de ses collègues. Surtout quand se rajoutent à cela des responsables peu sympathiques, et c'est un euphémisme, des horaires que la direction voudrait maintenant découper en tranches au gré de son bon vouloir, « bonjour la vie de famille », des heures supplémentaires non payées et/ou non majorées, des congés sans solde imposés.

Des grévistes très soutenus

« Arc-en-ciel, qui a récupéré ce contrat pour 4 ans, est l'une des plus importantes du secteur, et ce qui les intéresse, c'est de faire des profits », dénonce Michel Krawczyk, membre de la CGT Ferc Sup, présent depuis le début aux côtés des salariés d'Arc-en-ciel, tout comme d'ailleurs les autres syndicats, Sud, Solidaires, FSU, Unsa ou encore l'UNEF. Et pas que.

Car c'est aussi le personnel des bibliothèques qui soutient « à fond » les grévistes, les profs et les étudiant qui « applaudissent lorsque nous intervenons dans les amphis pour leur expliquer la situation », les cadres de l'université qui « soutiennent ». Et « même le syndicat patronal créé par le président de l'Université qui a versé ce matin 1 000 euros à la caisse de soutien et demande à Arc-en-ciel d'intervenir », ironise Michel qui rappelle au passage que c'est bien l'université qui choisit les sous-traitants.

Bref, un soutien général, étayé depuis par diverses forces politiques parisiennes, PCF, LFI, NPA, LO… qui, pour l'instant, laisse cependant de marbre la direction d'Arc-en-ciel Environnement. « S'il ne se passe rien d'ici là, c'est devant le siège du groupe à Champigny-sur-Marne que nous irons faire du bruit la semaine prochaine », préviennent les grévistes, qui demandent juste à ce que leurs droits soient respectés. Voire, pour les syndicats, « l'internalisation de ces employés dans l'établissement où ils travaillent ». En attendant, « ça pue dans les toilettes et les cartons de pizzas s'entassent ». De quoi « mettre en évidence le travail de ces invisibles de la fac », comme le rappelait une étudiante.

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