9 mars 2018 | Mise à jour le 16 mars 2018
Une République démocratique du Congo paralysée. C'est ce qu'annoncent une vingtaine de collectifs citoyens rejoints par le Comité laïc de coordination, qui parle de « consigne patriotique », et les organisations de la société civile, y compris politiques, qui appellent la population à observer une « journée ville morte » à travers le pays le 9 mars.
C'est une réponse massive et populaire à la « répression criminelle » à laquelle sont soumis ceux qui exigent le départ président Kabila, toujours en poste alors que son mandat est pourtant expiré depuis décembre 2016 ! Répression dont témoignent les assassinats, les meurtres, de deux nouveaux militants par les forces de l'ordre lors d'une précédente marche de protestation, le 25 février denier. Une tragédie qui se rajoute à celles que connaît déjà la RDC, en proie à une violence incontrôlée, incontrôlable.
Pour Alain Delmas, conseiller confédéral Afrique à la CGT : « cette manifestation [du 9 mars, NDLR] répond à une réalité dramatique puisque, depuis les mouvements pour demander le retrait de Kabila et sa non-reconduction, on en est presque officiellement à une trentaine de morts. Cela manifeste un sentiment profond de ras-le-bol vis-à-vis d'un État dictatorial et une volonté d'aller vers une véritable démocratie politique et sociale ».
Un espoir partagé par la délégation de syndicalistes congolais qui, depuis le 8 mars, est accueillie par la CGT. Un accueil qui fait suite à la venue d'une délégation CGT dans différents pays africains en février. La NVO rendra compte de ces rencontres syndicales entre la France et la RDC parce que « faire grandir les solidarités syndicales internationales est nécessaire pour construire un rapport de force face à une mondialisation libérale qui pille et tue sur tous les continents », note encore Alain Delmas.
? Notre série sur la situation syndicale au Congo-Kinshasa