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Sport

JO de Paris 2024 : le défi de l’exemplarité sociale

5 août 2019 | Mise à jour le 11 juillet 2019
Par | Photo(s) : Christophe Morin / IP3
JO de Paris 2024 : le défi de l’exemplarité sociale

Paris, le 23 juin 2017. Des athlètes courent lors de la séquence inaugurale officielle sur la piste d’athlétisme flottante à l'occasion de la Journée olympique pour soutenir la candidature de Paris aux JO 2024.

Pour l'édition 2024 des Jeux olympiques et paralympiques, dont l'organisation a été confiée à la Ville de Paris, la CGT s'est lancée elle aussi un grand défi en élaborant une charte sociale ambitieuse sur le plan social et environnemental.

Lors du dépôt de la candidature de Paris pour accueillir les JO 2024, la CGT a mis les bouchées doubles pour s'inviter, avec les autres confédérations syndicales, dans la compétition et gagner l'ajout d'une charte sociale au dossier. « Dès 2015, nous avons créé un comité de suivi de la candidature de Paris en y associant toutes les structures CGT concernées par la tenue des JO : la construction ; l'intérim ; le commerce et services ; les transports ; les médias ; la culture ; la communication… », relate ainsi Hervé Ossant, membre de la direction de la CGT et pilote de ce comité confédéral.

Sans illusions sur les enjeux, notamment financiers, liés à un projet d'une telle envergure, grand producteur de richesses et pourvoyeur de milliers d'emplois  précaires,  il  s'agissait ensuite pour la CGT de convaincre toutes les parties prenantes d'intégrer au dossier de candidature de Paris cette  charte  sociale  de  très  haut niveau. « L'idée, c'était que des engagements sociaux fassent partie de la démarche portée par la France. D'où la charte sociale Paris 2024 qui engage les entreprises impliquées dans la réalisation et le fonctionnement des JO à respecter le droit du travail national et international. »

Une charte sociale comme outil pour tous

Signée en mars 2017 par le comité de candidature et l'ensemble des organisations syndicales, y compris patronales  depuis  juin  2018,  cette charte constitue une première étape dans l'appropriation collective des enjeux sociaux et professionnels liés aux JO.

Un outil aux mains des syndicats pour promouvoir de meilleures pratiques en matière de droits humains et de conditions de travail à tous les stades  de  l'événement  sportif :  en amont, en veillant sur les chantiers de construction ; pendant, en s'assurant du respect du droit et des conditions de travail ; en aval, par la reconversion des infrastructures et des emplois.

Nous allons tout faire pour que la charte soit respectée, soit connue des salariés qui seront embauchés sur les chantiers des JO. Mais, dans la mesure où elle n'est pas contraignante, je fais le pari que nous allons très vite vérifier la valeur de l'engagement des grands groupes de la constructionFrancis Antoine, responsable Île-de-France de la fédération CGT Construction

Fort de son expérience sur les chantiers du Grand Paris où la précarité règne et où les syndicats ne sont pas bienvenus, Francis Antoine plaide pour la mise en place de dispositifs de contrôle des chantiers des JO, d'une part, et pour la liberté d'accès des syndicats à ces chantiers, d'autre part : « Un signal vraiment positif de la part du patronat serait de mettre à la disposition de tous les syndicats un local au sein même des chantiers, pour nous faciliter les contacts avec les salariés », avance le syndicaliste. Lequel compte bien porter cette exigence auprès des entreprises concernées dès la publication, fin mars, de la cartographie des chantiers et des emplois.

Un défi lancé aux patrons de la construction et de l'intérim, signataires de nombreuses chartes sociales jamais respectées, toujours bafouées : « En l'absence de contrôles et de sanctions, ces conventions ne les engagent concrètement à rien », déplore encore Francis Antoine. À ceci près que les contradictions entre l'affichage publicitaire et les pratiques réelles, qui plus est dans le cadre des JO, vitrine mondiale des valeurs du sport, ne sont jamais sans effets sur l'image des marques et la réputation des entreprises. Charge au comité de suivi de la charte sociale ainsi qu'aux syndicats signataires de contraindre les entreprises à rivaliser afin de décrocher la médaille d'or de l'exemplarité sociale.