27 novembre 2023 | Mise à jour le 30 novembre 2023
A l'occasion de la journée internationale de lutte contre les violences sexuelles et sexistes faites aux femmes, l'intersyndicale CGT, FO, FSU, UNSA, CFDT et Solidaires et divers collectifs féministes se sont mobilisés ce 25 novembre à Paris et en régions. Focalisée sur les violences sexuelles et sexistes au travail, l'intersyndicale rappelle que « les moyens nécessaires pour faire du lieu de travail un endroit de ressources et de sécurité pour les femmes reste à construire. »
« On ne nait pas femme, mais on en meurt ». Samedi 25 novembre à Paris, plus de 80 000 personnes défilent contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) faite aux femmes, de la place de la Nation à République. Pour cette journée internationale de lutte, associations féministes et organisations syndicales battent le pavé ensemble. Mobilisées en intersyndicale, la CGT, FO, FSU, UNSA, Solidaires et pour la première fois la CFDT, s'alignent pour combattre les violences sexistes et sexuelles au travail. « Il faut prendre en compte les recommandations de l'Organisation internationale du travail que le gouvernement français et le patronat refusent de mettre en œuvre. Ces recommandations sont en premier lieu de sanctionner les entreprises qui n'ont pas de plan de prévention contre les violences sexuelles et sexistes, interdire le licenciement des femmes victimes de violences conjugales et mettre en place un droit à mobilité géographique pour échapper à leur conjoint violent. » déclare Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. A ses côtés Maryse Léon, secrétaire générale de la CFDT abonde : « Quand on a une femme sur trois qui s'est faite agresser sexuellement au travail, il est évident que les moyens actuels de prévention et de lutte sont insuffisants. ». Les six syndicats dénoncent le retard de la France dans la lutte contre les VSS, n'étant toujours pas alignée sur les meilleures législations européennes. Par exemple en Espagne, les victimes de violences intrafamiliales ont le droit à la mobilité géographique et au changement de lieu de travail ou encore à l’accès à la retraite anticipée. En Irlande, c'est le gouvernement qui a approuvé début septembre 2023 une loi proposant 5 jours de congés payés aux victimes de violences domestiques.
En France, on constate que bien peu de choses ont été faites. Les féminicides ne sont absolument pas en recul
Dans la manifestation, beaucoup de femmes présentes mais aussi quelques hommes qui semblent prendre conscience des discriminations faites envers les femmes. Comme Antoine 29 ans, venu accompagner ses amies. « Je suis là en soutien car pas nécessairement concerné en tant qu'homme. Mais c'est quelque chose que je peux constater tous les jours soit dans mon quartier ou sur mon lieu de travail. Donc pour moi c'est important d'être là aujourd'hui. ». Un peu plus loin dans le cortège, Stéphanie 41 ans se dit « très révoltée pour la situation des femmes. En France, on constate que bien peu de choses ont été faites. Les féminicides ne sont absolument pas en recul ». Et les chiffres lui donnent raison. En 2022, on dénombrait 118 féminicides ou crimes sexistes en raison de son appartenance au sexe féminin sur le territoire français. Sur les 11 premiers mois de 2023, les associations féministes en dénombre déjà plus de 121.