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ANTIRACISME

La CGT appelle à participer à la marche du 10 novembre contre l’islamophobie

9 novembre 2019 | Mise à jour le 13 novembre 2019
Par | Photo(s) : Benjamin Mengelle / AFP
La CGT appelle à participer à la marche du 10 novembre contre l’islamophobie

Manifestation, contre l’islamophobie à Paris le 19 octobre 2019.

Une cinquantaine de personnalités, parmi lesquelles Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, ont cosigné une tribune appelant à se rassembler dimanche 10 novembre contre l'islamophobie.  La CGT appelle à participer massivement à cette initiative.

Un climat nauséabond. Des agressions verbales et physiques. Le racisme antimusulman se banalise sur des chaînes dites d'information, dans certains journaux, dans la parole de certains responsables politiques. Régulièrement, des femmes, parce qu'elles ont choisi de vivre leur foi en portant un foulard pour diverses raisons qui leur appartiennent sont agressées, verbalement et physiquement.

Le 11 octobre, un élu du RN (ex-FN) s'en prend verbalement à une maman qui accompagne son enfant au conseil général de Bourgogne-Franche-Comté parce qu'elle porte un foulard.

Le 30 octobre, le groupe Les Républicains au Sénat joue la surenchère et fait voter un projet de loi interdisant le port de ce foulard aux mamans accompagnant leurs enfants dan les sorties scolaires.

Deux jours plus tôt, un ancien candidat FN (2015) aux élections départementales des Landes tente d'incendier une mosquée à Bayonne et blesse grièvement deux croyants par balle.  Et la violence raciste se croit légitimée par les discours de haine.

Du côté gouvernemental, on ne parle pas d'attentat terroriste. Et on n'appelle à aucune manifestation nationale.

La solidarité contre la haine

« La lutte contre l'islamophobie comme de toute forme de racisme, d'antisémitisme et de xénophobie est un combat de toute la CGT ! », rappelle la confédération dans un communiqué un communiqué.

Et de commenter, fidèle à son engagement contre tous les racismes, pour l'égalité des droits et pour la solidarité : « Le monde du travail et les travailleurs/travailleuses n'ont rien à gagner dans les divisions, les oppositions ou le rejet de l'autre, que ce soit des travailleurs ou des citoyens entre eux, en fonction de son origine, de ses croyances, de son genre, de sa sexualité, etc. Ce fractionnement est au contraire recherché par les défenseurs du capital qui trouvent, par ce biais, un moyen de détourner les travailleurs et travailleuses des enjeux revendicatifs en attisant les haines ou les racismes. »

Chasse aux voix

De fait, comment lire autrement le retour permanent du sujet de l'immigration dans le débat public par la voix du président et de ses ministres ?

Ce fut le cas lors de son « débat » organisé face aux Gilets jaunes à la veille des élections européennes, alors que la question sociale s'y était enfin substituée. Ce fut le cas de nouveau en ce mois d'octobre où, le président, promoteur d'une « société de vigilance », a imposé un débat sur ce thème u parlement.

Comme par hasard au moment où le colère sociale s'exprime massivement contre la remise en cause radicale de notre modèle social et tandis que les sondages le donnent au coude à coude avec l'extrême droite pour les prochaines élections.

« Le choix politique du président de la République et de son gouvernement est de chasser sur les terres idéologiques de l'extrême droite française, tel le projet d'instaurer des “quotas d'immigration” – véritable tri sélectif des migrants – et de mettre en place une durée de trois mois de carence pour l'accès des migrants aux soins, via la protection universelle maladie (Puma)… Autant de mesures qui témoignent, s'il en était besoin, combien la recherche d'un élargissement de son électorat l'emporte sur les valeurs républicaines de fraternité, de liberté et d'humanisme.», analyse la CGT.

Dire « stop à l'islamophobie »

C'est dans ce contexte qu'une cinquantaine de personnalités, responsables politiques, syndicaux, intellectuels… ont publié le premier novembre la tribune parue dans Libération « Le 10 novembre, à Paris, nous dirons STOP à l'islamophobie ! » appelant à réagir contre l'islamophobie, notamment en se joignant à une marche ce dimanche 10 novembre.

Une tribune dont est signataire Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Les signataires rappellent que « l'islamophobie en France est une réalité. Quel que soit le nom qu'on lui donne, il ne s'agit plus ici de débats d'idées ou de critique des religions mais d'une forme de racisme explicite qui vise des personnes en raison de leur foi. Il faut aujourd'hui s'unir et se donner les moyens de la combattre, afin que plus jamais, les musulmanes et les musulmans ne puissent faire l'objet de tels traitements. »

« Comme toujours, fidèle au respect de ses engagements, la CGT participera à cette initiative » et « appelle ses militants et ses organisations en région à participer au rassemblement parisien à 13 h 00 devant la gare du Nord. »

Parcours parisien : rendez-vous à 13 heures à la  gare du Nord, parcours en direction de place de la Nation